Les dépotoirs du Témiscamingue dans la mire du ministère de l’Environnement

Sylvie Dupont, Contact, Témiscaming, le 8 juin 2011

Le ministère de l'Environnement, du Développement durable et des Parcs du Québec mène actuellement une enquête qui fait suite à une plainte reçue concernant le déversement d'un baril d'huile de vidange au dépotoir de Fabre.

À la grandeur du Québec, la MRC du Témiscamingue est la seule à ne pas s'être conformée à la loi sur la fermeture des dépôts en tranchée en vigueur depuis le 19 janvier 2009. En rapport avec la plainte reçue, le MDDEP a avisé le contacteur et les employés opérant le dépotoir de Fabre que des amendes pourraient leur être personnellement imposées si l'enquête démontrait leur responsabilité à l'égard de cette infraction,

« Le contacteur ne veut plus s'occuper du site et nous n'avons pas l'équipement pour transporter nos déchets à Rouyn-Noranda, ce qui coûterait aux contribuables du Témiscamingue 100 000 $ par mois. Ce sont des employés de la MRC qui s'occupent du dépotoir de Fabre pour le moment », a déclaré le préfet de la MRCT, Arnaud Warolin.

Le bras de fer entre la MRCT et le MDDEP s'intensifie graduellement depuis deux ans. La MRC du Témiscamingue a toutefois peu d'alliés car les autres MRC se sont toutes pliées à la nouvelle réglementation. De surcroît, le député Daniel Bernard appuie le ministère de l'Environnement du Québec et somme la MRCT de fermer ses quatre derniers dépôts en tranchée dans les meilleurs délais.

« Pensons seulement au problème que ça poserait pour Tembec de faire transporter tous ses déchets industriels vers Rouyn. Et l'aménagement d'un LET (lieu d'enfouissement technique) leur coûterait dans les 10 millions $ ce qui n'a pas de bon sens », a déclaré le préfet.

« Nous voulons nous conformer mais en traitant nos déchets au Témiscamingue. Nous avons obtenu l'argent du fédéral mais encore rien du provincial. Nous, ce qu'on demande, c'est de la modulation et de la souplesse de la part du gouvernement du Québec », a affirmé M. Warolin. « On se tient les coudes à la table des maires et on ne cède ra pas quitte à faire des moyens de pression ».

Le préfet demande aux citoyennes et entreprises de faire preuves de responsabilité collective : « Il est interdit de faire un feu et d'apporter au dépotoir des matières interdites comme de la vieille huile. J'en appelle à la citoyenneté car le ministère de l'Environnement surveillera nos quatre dépotoirs de près », a insisté le préfet qui a terminé l'entretien en admettant qu'il était impatient de clore ce dossier qui s'éternise afin de passer à autre chose.
 

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