Winä Jacob, L’Indice bohémien, Rouyn-Noranda, juin 2011
Lana Greben a quitté il y a quelques années son Ukraine natale pour suivre son amour abitibien. Du même coup, elle quittait une profession plus que libérale pour se vouer à la création artistique. Deux changements de cap qui semblent, aujourd’hui, lui être des plus fructueux puisque ses toiles se retrouvent dans les galeries et des foires artistiques fort courues.
En mars dernier, l'artiste amossoise participait à la plus grosse foire en arts visuels qui soit : l'Artexpo New York. Cet événement ne regroupait pas moins de 400 exposants qui présentaient leurs œuvres à quelque 15 000 visiteurs. « C'est important de se faire voir, de présenter ce qu'on fait et de savoir se vendre » explique Lana Greben. Ce « showcase », qui existe depuis plus de 32 ans et qui a déjà présenté les œuvres des plus grands artistes contemporains (Andy Warhol, Robert Rauschenber, Keith Haring…) rassemble la crème des acheteurs, collectionneurs, galeristes et designers d'intérieurs, ce qui n'est pas à négliger pour quiconque rêve de vivre de son art. C'est le cas de celle qui, ironiquement, après avoir été avocate dans son pays natal, est désormais directrice du Palais des arts Harricana, situé… dans un ancien palais de justice !
« Lors de ces événements, on se fait des contacts, qui nous aident par la suite », explique celle qui y a rencontré son agente et les représentants de la galerie 203b à Santa Fe, au Nouveau-Mexique, où elle expose aujourd'hui ses toiles. « Tous les artistes cherchent à être représentés, mais les artistes émergents ont parfois peur de participer à des concours. Moi, je leur dis d'y aller. C'est pas en restant dans son atelier qu’on va se faire connaître ! » Suffit par contre d'en avoir les moyens, puisque que les artistes qui participent aux foires comme l'Artexpo de New York et plus récemment de Toronto, doivent défrayer les coûts de la location de l'espace qui leur est offert. Un investissement qui semble avoir porté fruit pour Lana Greben.
L'artiste-peintre poursuit maintenant sur sa lancée : elle exposera en Belgique en juillet, en France en septembre et, plus tard cette année, à Québec des nouvelles toiles de sa série Mod'é A. « Je fais de l'art, mais de l'art commercial. Je m'inspire de la mode et je fais des illustrations de ce monde avec ma vision. C'est du dessin de mode artistique. » Lana Greben s'inspire des grands couturiers (Chanel, Prada, Vivienne Westwood…), de leurs créations, mais aussi des photos de mode qui se retrouvent dans les pages des magazines. Si les créateurs de vêtements sont un point de départ pour elle, étrangement, ce sont des visages qu'elle peint avec divers médiums, ce qui donne un look moderne et fort coloré à ses toiles.