L’art d’être père

Pierre Brassard, Le Monde, Montréal, mai 2011

Le groupe Orpères, de la Maison de la famille de Saint-Michel, tenait la 7e  édition de son colloque le 3 mai dernier sous le thème Des pères et la discipline familiale. Plus d’une vingtaine d’intervenants et de parents étaient présents pour entendre le conférencier Jean Bourque.

La discipline familiale a bien changé au cours des années. D’une discipline où les enfants n’avaient aucun espace de négociation face à l’autorité parentale ; nous sommes passés, au cours des années quatre-vingt, à une discipline où l’enfant dominait ses parents… ou l’enfant était roi ; et aujourd’hui, à une discipline plus active où le parent s’affirme pour faire comprendre les règles de la maison et les responsabilités de l’enfant.

Pour le conférencier de la matinée Orpères, monsieur Jean Bourque, d’Éducation-de-Fil, l’éducation des enfants signifie les amener vers l’autonomie. Avec la discipline où il y a autant d’espace pour les parents que pour les enfants, la discipline de Faire, « le parent doit s’affirmer. Il ne doit pas seulement expliquer et essayer de faire comprendre à son enfant. Il doit être en mesure de faire appliquer les règles (heures de repas, de coucher, d’étude) pour arriver à un mieux-être personnel et social ».

Pour cela, il faut que les règles et les conséquences qui s’y rattachent soient claires. Elles peuvent consister en des encouragements et des valorisations mais également à des restrictions et des retraits de privilèges. « Le parent qui s’affirme ne doit pas craindre de perdre momentanément l’amour de son enfant lorsqu’il met des interdictions », soutient Jean Bourque.

Il doit aussi y avoir un consensus entre les parents sur l’application des règles et des conséquences de façon à démontrer à l’enfant la communauté entre les parents. « Les rôles doivent être clairs et l’application des règles et des conséquences doit être juste et stable afin de favoriser un sentiment de sécurité chez l’enfant », insiste pour dire monsieur Bourque. « C’est sur cette base de sécurité que les enfants peuvent acquérir la confiance nécessaire pour se développer intellectuellement, socialement et sur le plan affectif. »

Le rôle de parent peut être associé à celui d’un ingénieur. Pour Jean Bourque, « c’est lui qui gère les besoins des enfants, les limites et les balises pour sécuriser l’enfants. » Et qu’il y ait une discipline active à la maison permet de développer les compétences de l’enfant, ses talents et de les valoriser.

L’important, selon monsieur Bourque, est de faire de son mieux en tant que parent. Mais il faut, dit-il, éviter de tomber dans les pièges de l’amour. Celui de camoufler ses émotions pour ne pas brimer l’enfant, celui du manque d’encadrement et celui de la culpabilité lorsqu’on punit l’enfant.

classé sous : Non classé