L’autoroute 20 et l’aménagement du territoire : les citoyens ont droit d’exiger de la cohérence !

Jean Munro, Le Mouton NOIR, Rimouski, 3 mai 2011

L’autoroute 20 se profile à l’horizon de la MRC de Rimouski-Neigette. Les travaux effectués par le ministère des Transports du Québec (MTQ) sont en cours à Cacouna, sur le tracé Cacouna – Trois-Pistoles, tracé défini par le MTQ et entériné par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP). La suite du tracé prévu vers Rimouski pose d’inquiétantes questions : la construction d’un grand pont sur la rivière Trois-Pistoles à un coût faramineux (85 millions $) et l’étalement de la 20 juste derrière Saint-Simon qui a déjà son lot de circulation en plein village en sont quelques-unes. En approche de Rimouski, la voie proposée dans le secteur Saint-Fabien – Bic passerait par le deuxième rang, traversant un paysage exceptionnel reconnu et coupant des terres agricoles d’une grande valeur classée. Vis-à-vis du Bic et de Saint-Fabien, le tracé, très rapproché, équivaudrait à enclaver les deux villages entre la 20 et la 132.

Cette autoroute, qui est vue par les élus comme un outil de développement « économique » longtemps attendu, risque-t-elle de mettre en péril les autres potentiels de développement de la région ? C’est la question que se sont posée les citoyens réunis dans le Regroupement citoyen pour la protection du territoire Bic – Saint-Fabien. Ce mouvement a vu le jour à l’occasion des rencontres locales organisées par le MTQ à l’automne 2010, alors que des citoyens ont réalisé l’importance des conséquences potentielles du projet sur le développement durable du territoire du Bic et de Saint-Fabien, et de toute la région.

Dans le choix du tracé, le MTQ doit tenir compte des recommandations de l’étude d’impact du MDDEP. L’étude précise que plus d’un tracé doit être examiné et que les considérations de protection des acquis et des bénéfices à la population sont importantes. Or, Transports Québec semble avoir abandonné rapidement l’axe nord le long de la 132, de même que l’axe sud, pour se concentrer sur l’axe centre. Dans la foulée, Transports Québec rencontre au cas par cas les élus des municipalités et les agriculteurs touchés par le tracé « privilégie » dans ce corridor. Quant à la population, le Ministère prévoit tenir des séances d’information au printemps 2 011. De leur côté, les municipalités n’ont pas encore contacté leurs citoyens sur la question. Alors que le cahier de charges de l’étude d’impact, tel que présenté par le MDDEP, signale l’importance de consulter la population très tôt dans le processus, Transports Québec place cette étape en fin de parcours. Il devient évident que lorsque le Ministère s’adressera à la population, les consultations sectorielles orchestrées pour tendre vers le parcours privilégié auront fait leur travail et qu’il restera peu de place et peu de temps pour une discussion élargie et un remaniement du plan.

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