Nathalie Vigneault, Le Sentier, Saint-Hippolyte, avril 2011
Résolution, pétition, représentation, le maire Bruno Laroche, fortement appuyé par des résidents, prendra tous les moyens à sa disposition pour éviter que les travaux d’exploration minière compromettent l’intégrité du territoire de Saint-Hippolyte.
Même si selon certains spécialistes, le gisement actuel de fer et de titane situé principalement au lac du Pin rouge n’est que spéculation, les forages qui seront effectués pour évaluer la quantité de minerais présente inquiètent les résidents et font bondir les élus.
Récemment, le maire Bruno Laroche a déclaré vouloir faire tout en son pouvoir pour empêcher la prospection minière sur le territoire hippolytois. « Ces travaux ont été faits en catimini, sans qu’on nous avise. Même si la loi sur les mines ne nous confère pratiquement aucun pouvoir, nous n’en resterons pas là, » a-t-il déclaré.
Puis, ce fut autour du député Claude Cousineau de prendre position. Il a appelé à la vigilance et demandé aux propriétaires privés qui ont dit oui à On Track, l’entreprise mandatée pour les travaux de forage, de revenir sur leur décision.
Lors de la dernière assemblée municipale du 4 avril, la Ville a adopté une résolution pour empêcher toute exploration sur le territoire hippolytois qui sera envoyée à tous les paliers de gouvernement. De plus, une pétition circule présentement demandant au ministre des Ressources naturelles de soustraire le territoire à toute exploration ou exploitation minière, ainsi que de donner le pouvoir aux municipalités et aux MRC de régir les activités minières, au même titre que les autres activités comme l’agriculture ou la foresterie, notamment. Cette pétition est disponible à la mairie et dans tous les commerces de Saint-Hippolyte.
Les citoyens ne sont pas en reste, c’est le cas de Mathieu Meunier qui a été approché par la compagnie pour obtenir l’autorisation de forer chez lui. M. Meunier a établi un dossier et a fait part de ses préoccupations au maire. Lorsque la représentante nous a informés qu’ils allaient ouvrir un chemin dans le boisé derrière chez moi pour aller forer, j’ai refusé, indique-t-il. Il ajoute être heureux d’avoir pris cette décision, connaissant mieux maintenant les conséquences de tels travaux. M. Meunier s’impliquera activement dans le comité formé par le maire.
Ce genre de travaux d’exploration n’est pas sans conséquence, selon Ugo Lapointe, de la coalition « Pour que le Québec ait meilleure mine ». Une fois que l’on a dit oui à un ou deux trous de forage, on a le doigt dans l’engrenage. Ça peut aller jusqu’à des centaines de trous par la suite, explique le porte-parole et membre du Forum de l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal (FISE-UQAM).