« Promesses et Trahisons » : Le tout Scotstown se rue sur le livre d’Yvette Labonne

Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton

Pas moins de 75 personnes ont tenu à rencontrer Yvette Labonne, lors du lancement de son premier roman « Promesses et Trahisons ». Originaire de Scotstown, Mme Labonne était heureuse de retrouver de vieilles connaissances et d'anciennes collaboratrices avec qui elle avait compilé de nombreuses recherches sur l'histoire régionale intitulée « Si ma région m'était contée », rédigée au début des années quatre-vingt. « Voici un événement positif qui se vit avec une ancienne de Scotstown », commente Johanne Prévèreau, mairesse de Scotstown.

Après ses études, Mme Labonne était revenue dans sa ville pour se consacrer à l'art qu'elle a toujours chéri. Outre l'enseignement de la peinture, elle s'était lancée dans l'importante quête d'informations qui l'a occupée pendant près de cinq ans. Aujourd'hui établie à Saint-Malachie, elle continue son œuvre artistique explorant de nouvelles avenues sur supports transparents. Il lui aura fallu trois ans pour composer son roman, imprégné des odeurs de l'orme rouge, aussi appelé « yvet », son arbre-fétiche, et du sol défriché en ces années de conflits territoriaux.

Se basant sur l'histoire des Townships de 1835 à 1837, Mme Labonne a romancé l'établissement des colons arrivés à Victoria, premier emplacement de la ville de Scotstown, accroché aux berges de la rivière au Saumon et dominé par le mont Mégantic, ses amours du temps de sa jeunesse. Écossais, Irlandais, Hollandais, Canadien français et Abénakis y tricotent serré le récit des interactions entre les habitants de l'Indian Stream, république indépendante située le long du 45e parallèle (actueIIement Colebrook, États-Unis), et ceux de Victoria, qui de peines et de misères, ont ouvert le nouveau village.

L'action se passe dans un climat de tension extrême dans lequel se dessine, en filigrane, le conflit des Patriotes contre l'administration anglaise. On y Iit aussi celui des Loyalistes contre les Américains qui, un peu plus tard, vont déchirer le territoire des Townships pour s'accaparer du canton de Drayton, entre autres, un des principaux lieux où se déroule l'intrigue. La frontière entre les États-Unis et le Canada se déplacera du 45e parallèle pour suivre la ligne de séparation des eaux et donner le tracé qui nous est, aujourd’hui, familier.

Le prologue de Promesses et Trahisons est rythmé à grands coups de métaphores, c'est la Genèse, résumée en verbes percutants, qui annonce un prélude englué dans la tourmente de la révolte des Patriotes et les attaques contre la république indépendante de l'lndian Stream. Une écriture tout en action, des figures de style inventives nous laissent dans l'expectative du dénouement. « Une forêt vierge, écrit-elle, soufflant les bourgeons hors de leur enveloppe vieux rose », rend à merveille cette idée de l'éclosion de la vie au printemps. « Il mâchait la besogne… », la nouvelle fut cancanée… » et combien d’autres comparaisons colorent le texte de cette artiste qui transpose les couleurs de sa palette en phrases impressionnistes.

classé sous : Non classé