Projet Kipawa de Matamec Explorations Inc. : Création d’un comité de suivi

Sylvie Dupont, Contact, Témiscaming, le 2 mars 2011

Le 21 février dernier, une rencontre se tenait au bureau municipal de Kipawa afin d'informer les intervenants des milieux municipaux, commerciaux et de l'éducation de l'avancée du projet Kipawa de Matamec Explorations et des perspectives d'emploi advenant sa réalisation. Le but de la réunion était aussi de former un comité de suivi restreint dont la tâche sera de transmettre l'information à différents sous-comités locaux.

Matamec Explorations Inc. détient la propriété de terres rares Zeus où se trouve le gîte de Kipawa. Le géologue Frédéric Fleury a fait un rappel du projet minier et a mentionné que la troisième campagne de forage, présentement en cours, venait confirmer les découvertes intéressantes faites antérieurement sur le site.

Matamec compte poursuivre l'exploration des extensions afin de vérifier la présence de teneurs significatives de terres rares lourdes en périphérie du gîte Kipawa.

Marc Lefebvre, directeur de projet pour la firme Enviréo Conseil spécialisée en environnement minier, assistait à la rencontre afin de dévoiler les rapports préliminaires de l'étude environnementale débutée à l'été 2010 : « Nous avons prélevé des échantillons d'eau, de sol, de sédiments et analysé la chair des dorés et brochets dans les lacs des Loups, Sairs, Sheffield, et à la Chute du Pin Rouge. La bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas d'uranium ni de terres rares concentrées dans l'environnement mais les analyses de la chair des poissons nous ont causé une surprise avec la présence d'arsenic en quantités supérieures aux normes acceptées par Santé Canada pour la commercialisation. Nous allons devoir valider cette information ».

D'autres analyses seront donc effectuées sur la chair des poissons car, pour le moment, la provenance de ce contaminant est indéterminée : « pourrait s'agir d'une erreur d'analyse de laboratoire mais nous allons devoir valider ce résultat », a indiqué M. Lefebvre. Pour ce qui est de la crainte concernant l'impact sur les eaux du Lac Kipawa, M. Lefebvre a indiqué que l'emplacement de l'éventuel site minier par rapport au lac Sheffield ne serait pas une menace pour le lac Kipawa.

Aline Leclerc, géologue et vice-présidente Exploration chez Matamec, expliquait toutefois que, malgré les excellents résultats obtenus tant au niveau de la teneur en terres rares lourdes que du perfectionnement du procédé de traitement, les dirigeants de la compagnie ne prennent rien pour acquis : « Nous ne sommes pas les seuls à rechercher des terres rares actuellement dans le monde. Mais ce qui favorise notre projet, c'est qu'il contient un fort pourcentage de terres rares lourdes qui se vendent actuellement sur le marché, une fois purifiées, autour de 600 $ le kilo. La valeur des terres rares légères est beaucoup moindre et elles sont concentrées principalement en Chine où la main d'œuvre est très bon marché. La Chine en accumule actuellement de grandes réserves et elle pourrait envahir le marché pour éliminer la compétition ce qu'elle a déjà fait dans les années quatre-vingt. Un autre avantage pour nous, c'est que le site se trouve près de toutes les infrastructures ».

Matamec est présentement à mettre en place un plan de financement de 25 millions $ afin de poursuivre l'exploration des extensions du gîte et, éventuellement, installer un plan-pilote à Témiscaming : « Nous recherchons des partenaires financiers mais pas à n'importe laquelle condition. Nous tenons à construire une usine de traitement au Québec, l'idéal étant le plus près possible du site d'exploitation, pour profiter de toutes les retombées économiques. Le problème, c'est que les partenaires potentiels nous incitent plutôt à faire purifier le concentré dans des pays asiatiques où les coûts de main d'œuvre et le respect de l'environnement sont au plus bas ».

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