Sommet sur les dépendances : Une lutte qui rapporte

Chantale Potvin, Innuvelle, Sept-Îles

Du 1er au 3 février, avec plus de 380 participants, sous le thème « Mobilisés autour d'un changement réel » la 1re édition du Sommet sur les dépendances chez les Premières Nations du Québec a connu, un vif succès à Trois-Rivières.

À la suite des besoins urgents exprimés par l'ensemble des chefs des Premières Nations, des responsables de l'APNQL et ses commissions et organisations régionales, se sont activés pour que ce colloque soit des plus bénéfiques et provoque, par des recommandations, des changements réels. « Je peux vous confirmer une chose.

L’équipe organisatrice a travaillé très fort pour la première de cet événement, a commenté Chantal Cleary, agente de communication à la CSSSPNQL.

Le chef de l'APNQL, Ghislain Picarel, a rapporté que ce Sommet a réuni des gens de différents horizons, des jeunes et des aînés, des hommes et des femmes, prêts à se mobiliser pour briser le cercle vicieux créé par les diverses dépendances. « Ensemble, nous avons réfléchi sur la façon dont nous pouvons, collectivement, unir nos forces pour lutter contre ce phénomène destructeur pour nos enfants, nos jeunes, nos familles et nos nations, a-t-il déclaré.

Ghislain Picard a déploré le fait que l'histoire des Premières Nations soit parsemée de souvenirs lourds et douloureux, ce qui explique, selon lui, les dépendances dévastatrices qui sévissent dans la majorité des communautés. « II n'est pas facile de trouver un point d'ancrage nous permettant de renverser ce phénomène envahissant qui nourrit le désœuvrement, qui asphyxie la joie de vivre et qui écorche la fierté. Néanmoins, nous avons le devoir commun de relever nos manches et de soulever les obstacles qui se dressent sur notre chemin pour voir la lumière poindre au bout du tunnel. Nous devons d'abord compter sur nous-mêmes pour nous en sortir», a-t-il mentionné.

« Pendant trois jours, lors de la tenue d’ateliers, de conférences et de discussions, les 380 participants ont eu l'occasion d'entendre des personnalités inspirantes qui œuvrent dans le domaine de la lutte aux dépendances », a précisé Chantal Cleary. À, titre d'exemples, nommons Mary Wilson, commissaire de Témoignage et réconciliation Canada et Marie-Pierre Labbé-Philippe, psychologue et neuropsychologue à Mashteuiatsh. Aussi, Stanley Voilant, médecin-chirurgien innu de Pessamit, a parlé de la nécessité de faire la promotion d'un mode de vie sain parmi toutes les communautés des Premières Nations.

À la suite du Sommet, un rapport a été publié. Ce document inclut des recommandations basées sur un mode de vie sain. « Tout ce qui est fait dans la lutte aux dépendances doit renforcer les cultures, les traditions, les langues et les identités de Premières Nations », peut-on lire dans l'introduction.

Les principales recommandations s’adressent à toutes les couches de la société. Hormis la sensibilisation au fléau de la consommation, elles parlent notamment de dénoncer tous les trafiquants et de venir en aide à ceux qui abusent des drogues, de l’alcool ou des médicaments.

La conclusion stipule qu’une approche structurée et multisectorielle, avec des suivis complets et obligatoires, est nécessaire. Aussi, et c’est écrit noir sur blanc, la clé de la réussite pour la lutte contre les dépendances repose, en grande partie, sur la collaboration entière des leaders des communautés.

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