Québec débloque 1,8 m $ : Construction d’un centre de réhabilitation

Chantale Potvin, Innuvelle, Sept-Îles, mars 2011

Québec vient de dégager 1,8 m $ soit 90 % du projet du Centre résidentiel communautaire Innu. La construction de ce lieu de réhabilitation se fera à Mani-utenam. Les premiers clous seront plantés d’ici quelque jour, les travaux devraient s’achever au printemps 2012.

La première pelletée de terre a été donnée le 3 février 2011, en compagnie des autorités de la communauté innue, de gens d’affaires et politiques, du ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil et de la députée de Duplessis, Lorraine Richard. Le ministre Jacques Dupuis avait promis ce centre il y a deux ans.

« Il y a des solutions et des alternatives pour régler les problèmes des gens qui veulent s’en sortir », a souligné d’entrée de jeu le chef Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam, Georges-Ernest Grégoire. En effet, l’établissement de réhabilitation pourra accueillir une vingtaine de résidents, intégrés afin de bénéficier d’une thérapie après avoir purgé une peine d’emprisonnement. Ces thérapies seront adaptées à la culture innue et viseront à la réinsertion sociale complète des résidents.

Le nouvel établissement répondra à un besoin criant, car 65 % de la clientèle de la prison de Sept-Îles est composée d’Innus, et ce, même si les Innus ne représentent que 15 % de la population de la Côte-Nord. À ce titre, le ministre Dutil en a profité pour relancer les projets de 68 M $ promis lui aussi en 2008, soit la construction d’une nouvelle prison à Sept-Îles. Selon ses dires, le projet devrait débuter cet été et durer jusqu’en 2013. L’établissement offrira 55 nouvelles places.

Lors de son allocution, au moment de la première pelletée de terre, le chef Grégoire a tenu souligner le travail amorcé par feu Gilles Jourdain, autrefois conseiller d’ITUM. « Il est décédé au moment même où sa contribution dans notre vie communautaire était à son sommet. Je lui rends hommage aujourd’hui, car c’était un homme empreint de justice, d’équité et de compassion pour ses compatriotes Innus. Il voyait, en ce Centre, une façon d’aider à la réinsertion sociale des Innus, aux prises avec le système judicaire, à travers la mise en valeur de leur identité et de leur culture, particulièrement auprès de notre jeunesse », a tenu spécifier le chef Grégoire.

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