Manganèse dans l’aqueduc du Domaine laurentien : Pas d’impact sur la santé,

Jean-Reno Chéreau, Le Journal des citoyens, Prévost, le 16 décembre 2010

En début de soirée, l’incertitude était quasiment palpable à l’église Saint-François Xavier, le 15 novembre dernier. Dans un effort de partager la meilleure information disponible, la cinquantaine de personnes réunies pour en savoir plus sur l’effet du manganèse dans l’eau potable, ont eu droit à un panel d’experts invités par la Ville.

L’administration Richer n’a pas ménagé les efforts pour répondre aux questions des citoyens. Elle a invité deux experts provenant du milieu universitaire et technique, qui ont eu chacun l’occasion de s’exprimer sur la problématique du manganèse. En matière de santé, les questions étaient dirigées vers le Dr Joseph Zayed, professeur titulaire au département de santé environnemental et travail de l’Université de Montréal. Son évaluation était formelle : la quantité de manganèse présent dans les eaux de Prévost n’est pas nuisible pour la santé.

Selon une toute récente étude effectuée par des scientifiques québécois, le manganèse serait, dans de fortes concentrations, nocif pour le quotient intellectuel des enfants. Le taux moyen de manganèse présent dans les eaux souterraines des municipalités étudiées atteignaient 98 microgrammes par litre (g/l).

Malgré la courte période de temps, les deux mesures révèlent qu’une fois traitée, l’eau potable du domaine laurentien affiche un taux moyen de manganèse variant entre 28 et 32 μ g/l. La limite maximale que la Ville s’était fixée était de 50 μ g/l. M. André Mongeau, le chargé des projets de la Ville, a précisé que la batterie de tests effectués entre le 17 août et le 25 septembre 2010 a permis de réduire de 76 % à 79 % l’apport de manganèse dans l’eau.

Selon Jean-Luc Galand, ingénieur en science appliquée, le procédé, communément appelé filtration biologique, est décrit comme étant essentiellement des bactéries qui absorbent le manganèse. Bien que les résultats semblent satisfaisants, la Ville ne garantit pas encore que ce système soit implanté. En effet, les coûts d’opérations de ce système ne sont pas encore connus.

Rappelons qu’il n’existe aucune réglementation contrôlant l’apport de manganèse présent dans l’eau potable. Toutefois, l’Agence de protection environnementale américaine fixe la limite maximale de manganèse présent dans l’eau à 300 μ g/l. Tel que rapporté par plusieurs citoyens présents à la séance, le manganèse à Prévost affecte la qualité esthétique de l’eau. Plusieurs ont exprimé leur mécontentement face à

une eau qui essentiellement salit leur linge et bloque la plomberie, surtout dans le chauffe-eau. M. Galand affirme essentiellement que la plomberie bloquée est probablement due au calcaire plutôt qu’au manganèse. Quant à l’opacité de l’eau, ce dernier confirme que le manganèse est à la source de ce problème. « Dès que le système de filtration aura été installé, l’eau redeviendra plus claire », a-t-il dit.

Pour effectuer la mise en place du système de filtration, M. Mongeau a indiqué que les appels d’offres allaient débuter au courant du mois. Le problème du manganèse dans l’eau du domaine Laurentien devrait être, selon l’échéancier de la Ville, réglé d’ici l’automne 2011. 370 000 $ de subventions ont été accordés par le ministère de l’Environnement (MDDEP), afin d’implanter ce système.

Rappelons que les deux stations d’eau du Domaine laurentien desservent environ 850 habitations. Une troisième station devrait être mise en opération, en mars 2011.

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