Geneviève Gélinas, Graffici, Gaspésie, janvier 2011
En 2006, des critiques élogieuses avaient accueilli Faux prophète, le premier disque de Jonathan Savage. Elles n’ont pas suffi à e faire un succès commercial. Mille cinq cents exemplaires vendus, « même pour une autoproduction, c’est peu », admet monsieur Savage.
Découragé, le Renardois ? Pas pour un sou. Il parle avec humour de sa « traversée sans dessert » des quatre dernières années. L’artiste a bouclé ses fins de mois en travaillant comme manutentionnaire dans des entrepôts de Montréal. « J’ai eu le temps de réfléchir en vidant des 53 pieds, la nuit », lance-t-il.
C’est peut-être pour ça qu’à 3 ans, il affiche la sérénité d’un vieux routier. « Je suis plus un artisan qu’une vedette pop, conclut M. Savage. Quoiqu’il arrive, le besoin de créer sera toujours là, ajoute-t-il. Je vais toujours faire un album aux cinq ou six ans. »
Le très honorable Jonathan Savage paraîtra en cinq extraits, comme s’il s’agissait de 45 tours, chacun avec sa face B, pour un total de dix chansons. La mutation de l’industrie du disque pousse les artistes à dévier du fonctionnement traditionnel, explique le musicien. « J’aime la façon de faire des années 1950-1960, avant que la pop devienne plus adulte », ajoute-t-il.
Le premier extrait, La cloche sonne est déjà disponible sur www.myspace.com/fauxprophète. Les arrangements plus chargés tranchent avec le country-folk-rock du premier disque. « C’est une des directives que je me suis données, d’avoir un son plus rock, commente M. Savage. Je m’amuse à dire que je veux moderniser mon western. Je ne voulais pas faire un Faux prophète 2. »
La cloche sonne a quelque chose de prémonitoire. Elle parle de Jo, un homme qui fait un travail répétitif, mais qui continue de rêver. « Prends ton sourire le boss arrive fais donc semblant d’être content d’être icitté/Ça pourrait être pire, tu pourrais être su’l shift de nuite. »
Au cours de prochains mois, Jonathan Savage promet Après ta fin du monde, « une chanson de science-fiction humoristique », et la chanson-titre, Le très honorable. « Dans cette chanson je suis le chef du parti Conserve-ta-peur, dit-il, et je me présente dans le comté des illusions. »