Chantale Potvin, Innuvelle, Sept-Îles, décembre-janvier 2010-2011
Les deux chanteurs des Premières Nations, Shauit et Samian, se sont réunis le temps d’un spectacle bénéfice pour le Centre d’amitié autochtone du Saguneay. Les deux artistes ont présenté un show apprécié par la foule de 200 personnes, réunies à l’Hôtel le Montagnais de Chicoutimi, le 29 octobre dernier.
À entendre Tik tik tik qu’il a enregistré dans sa langue, il est facile d’imaginer un Jamaïcain avec mille rastas. Or, Jean-Eudes Aster dit Shauit, est un Innu originaire de Mani-utenam. Sa musique est simplement géniale et son spectacle a littéralement ravie la foule.
Aujourd’hui âgé d’une trentaine d’années, Shauit compose ses propres chansons reggae. Depuis l’âge de 21 ans, découvert au Festival Innu Nikamu, il chante dans les bars et d’autres événements. En 2004, il a lancé son album Shapatesh Nuna enregistré au StudioMakusham de Florent Vollant. Il s’est aussi produit à quelques reprises avec Samian.
Tout en célébrant sa langue maternelle innue, Shauit, guitare acoustique en main et son rythmés dans la tête, est très à l’aise avec divers styles musicaux tels le reggae, le hip hop et le rap. « Shauit est le premier et l’unique reggae man au monde qui chante en innu-aimun », déclare souvent Samian quand il présente son ami sur les scènes du monde.
Samuel Tremblay, dit Samian, est un rappeur anishnabe, né en 1983 à Amos, près de Pikogan, où il a passé son enfance. Il est de plus en plus populaire au Québec.
Toujours engagé pour son peuple, il chante sa culture en algonquin. « Je suis très interesé à ma langue qui est très poétique, très imagée. Je l’utilise beaucoup à travers le rap. C’est une langue intéressante à travailler, car elle rime beaucoup. Sur mes deux disques, presque toutes chansons sont écrites en algonquin », a-t-il déclaré.