Louise Leboeuf, Le P’tit Journal de Malartic, le 30 novembre 2010
« L'art, nous montre aux gens et le livre nous livre aux gens », ont été les premières paroles de Fernand Bellehumeur, auteur régional, venu rencontrer le club de lecture ; Entre les lignes, à la bibliothèque de Malartic.
Fernand Bellehumeur a découvert son talent d’écrivain sur le tard. À 65 ans, l’écriture devient pour lui un besoin. Sa première publication intéresse Stanké et son récit épistolaire, Partir devient un best-seller. Basé sur la correspondance de son grand-père parti en exil, son récit relate des secrets de famille, ces non-dit qui en disent long. « Après avoir rédigé les lettres de mon grand-père, Pit Bellehumeur, j'avais trois sujets à explorer : mon amour avec Suzanne, la fraude au sein de l'UQAT et l'Église, ses dogmes, ses croyances et ses lois », avoue Fernand Bellehumeur. Deux personnes seulement ont lu les écrits portant sur son amour avec Suzanne, elle et lui. Mais, Suzanne préfère que cette histoire ne soit pas publiée. « Le récit est basé sur notre correspondance amoureuse qui s'étale sur sept ans avant que je quitte la prêtrise contre vents et marées, en 1969. Elle est donc riche en littérature », confie Fernand Bellehumeur, qui avait été ordonné prêtre à Belleterre en 1956.
Son deuxième sujet a été exploité dans le récit d'événements, La bande des 4, ils étaient 5, publié à compte d'auteur par la maison d'édition La Plume d'Oie. Il relate les événements survenus au début des années soixante-dix, lors de l'implantation des services universitaires en Abitibi-Témiscamingue. Il voulait traiter de cette histoire abracadabrante dont il a été témoin éprouvé.
En 2003, il publie au Trait d’Union, son roman le Sixième et le Neuvième qui traitre de la moralité de l’église que vivaient les jeunes garçons dans la découverte de leur sexualité. Il a aussi écrit : Le vieux qui pissait partout, histoire d'un vieux bougonneux qui tue son voisin. Au cours de la lecture, le vieux nous explique les raisons qui l'ont poussé à poser ce geste-là. Le dernier roman, qu'il vient de publier, Un pont qui ne mène pas à la rive traite de la vie, de la maladie et de la mort.
Fernand Bellehumeur parle sans tabou et se livre en toute franchise. Il aborde avec simplicité et délicatesse des sujets délicats sans heurter la conviction morale de l'auditoire. Il partage son processus d'écriture et rend accessible à toute la possibilité de s'adonner à l'écriture. « Tout le monde peut écrire, il faut commencer par se poser la question fondamentale pourquoi j'écris », conclut Fernand Bellehumeur.