Métal et confetis

Maxime Bauregard-Martin, Graffici, Gaspésie, décembre 2010

Le soir de l’Halloween, le groupe Spacemak3r, dont la plupart des membres sont Gaspésiens, lançait son premier album. Le moment était tout désigné pour la formation, qui allie musique métal et théâtralité. Graffici était à Québec pour assister au lancement.

Devant une foule de morts-vivants, d’évadés de prison et de jokers ténébreux, le rideau rouge de l’Impérial de Québec se lève sur un cirque macabre. Une fanfare d’inquiétants personnages s’empare de la scène. Le maître de cérémonie invite aussitôt les spectateurs à pénétrer dans le monde d’un jeune garçon schizophrène.

Au total, douze artistes fouleront les planches au cours de la soirée pour raconter leur histoire. Alors que les musiciens s’occupent de faire vibrer les haut-parleurs, des mascottes se déplacent à travers la foule et les décors pour animer le spectacle. Tantôt elles déchiquètent violemment des ballons d’anniversaire avant de les lancer dans la foule, tantôt elles transportent sur la scène un feu de Bengale de la taille d’un homme.

« Je trouvais ça intéressant d’exploiter plusieurs formes d’art à la fois », explique le chanteur et leader du projet, Michel Gagnon, originaire de Paspébiac. Musicien autodidacte, il est aussi le créateur des masques de monstres que portent certaines mascottes.

Le groupe est présentement établi dans la Capitale, mais c’est dans un garage du village du leader que Spacemak3r a commencé à prendre forme il y a dix ans. « J’étais guitariste dans le groupe rock Circle of Rage et j’avais composé une séquence qui rappelait l’univers du cirque », se rappelle Michel Gagnon. Une fois arrivé à Québec, il retravaille cet extrait en s’inspirant particulièrement des films d’horreur de Freddy. « Notre spectacle est beaucoup moins violent, mais il raconte aussi une histoire qui oscille entre le rêve et la réalité », renchérit-il.

Au départ, le groupe ne comportait qu’un bassiste, un batteur et un chanteur. Aujourd’hui Spacemak3r compte même sur la présence d’un DJ acrobate ! Si la formation existe depuis plusieurs années, c’est après leur victoire à l’édition 2008-2009 de l’Omnium du Rock que le projet est devenu plus sérieux. « Nous avons vraiment tout donné pour remporter la victoire », explique le chanteur. C’est aussi après ce concours qu’ils ont fait la rencontre de leur agent, Alexan Artun. « Spacemak3r est le band amateur le plus professionnel avec lequel j’ai jamais travaillé », se réjouit-il.

Selon les musiciens de Spacemak3r, l’aspect théâtral de leur spectacle rend la musique métal plus facile à apprécier. Il leur permet aussi d’attirer un public plus large. « C’est comme une fête d’enfants un peu folle s’exclame Pierre-Luc Marchand à la sortie de l’Impérial. Je ne suis pas un fan de métal, mais je suis venu parce que les gars donnent un bon show. »

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