Sonia Landry, Graffici, Gaspésie, décembre 2010
Bonaventure est en pleine ébullition. Le 250e anniversaire de la ville a fait bouger bien des choses dans les derniers mois. La jeune conseillère municipale Emmanuelle Babin s'affaire elle aussi depuis quelques années à promouvoir sa ville.
Celle que les gens connaissent mieux sous le nom de Manu a un profil très recherché. Elle est l’une des rares femmes au début de la trentaine à siéger à un conseil municipal. Elle avoue que de l’extérieur, la vie municipale peut sembler compliquée et intéressante. Pourtant, « c’est une de mes plus belles expériences à vie, dit-elle. Être conseillère, C’est aussi être dans le quotidien. Les gens m’appellent chez nous pour me demander d’aborder tel ou tel sujet au conseil. » Après avoir porté le titre de conseillère no 4 pendant deux ans, Mme Babin songe déjà sérieusement à se présenter à la mairie dans quelques années.
Visage bien connu à Bonaventure, Mme Babin s’implique dans l’organisation de la ligue d’improvisation de la Baie-des-Chaleurs depuis environ cinq ans. En plus de jouer dans l’équipe des Bleus, elle a aidé à organiser la présentation de joutes à Bonaventure, en plus de celles présentés à Carleton. Ses efforts ont été récompensés, car le Centre Bonne Aventure a fait salle comble lors de la soirée d’improvisation du 5 novembre. « Je n’ai pas l’impression que c’est une tâche. Je le fais parce que j’aime faire de l’impro et je veux que ça dure », explique Mme Babin, qui fait partie de vingtaine de bénévoles nécessaires à la suivre de l’activité.
Les activités du 250e anniversaire de Bonaventure ont aussi accaparé l’agenda de Mme Babin au point où elle a dû prendre congé de son travail à Place aux jeunes pour s’impliquer comme bénévole. « Cet été, les gens me disaient que j’étais partout. C’est vrai, mais c’est « brûlant » aussi. » La jeune femme a ainsi dû apprendre à laisser des choses de côté, comme la lecture aux enfants ou sa présidence de la coopérative de solidarité Rue de la cité, qui tente de mettre sur pied une auberge de jeunesse à Bonaventure. « Quand les gens remarquent ce que je fais et qu’ils me le disent, c’est comme une tape dans le dos qui me dit de ne pas lâcher », soutient-elle.
Mme Babin ira même jusqu’au Burkina Faso cet hiver pour faire de l’aide humanitaire pendant plus de deux mois. Son bagage lui a permis d’être sélectionnée pour aller montrer une pièce de théâtre avec des jeunes Africains afin de promouvoir l’environnement. Après avoir beaucoup donné à la communauté, Manu espère maintenant un petit retour d’ascenseur pour amasser l’argent nécessaire à son voyage : « J’espère pouvoir compter sur la coopération locale. Si tous les gens de Bonaventure me donnent 1 $, je devais atteindre mon objectif. »