La « Marche verte » : Une marée humaine s’empare des rues de Ville-Marie

Sylvie Dupont, Contact, Témiscaming, le 10 novembre 2010

Le 8 novembre sera une date à retenir dans les annales du Témiscamingue. Tout près de 5 000 personnes, l’équivalent du tiers de la population de la région, ont répondu à l’appel de « Mobilisation Témiscamingue », un comité de bénévoles formé il y a tout juste un mois.

« La Marche verte » a déferlé dans les rues de Ville-Marie dans un climat serein où pouvait se lire dans les yeux des Témiscamiens et Témiscamiennes de tous horizons, leur fierté d’appartenir à ce territoire qui, malheureusement, a été attaqué sur tous les fronts par la crise économique.

Ce sont les agriculteurs qui ont lancé le premier cri d’alarme face à une situation qui, loin de se résorber, perdure au point de mettre en péril ce secteur important de l’économie témiscamienne. Ils se sont d’abord mobilisés en formant la « Coalition pour l’avenir de l’agriculture au Témiscamingue. » Devant la lenteur du gouvernement à répondre à leurs demandes, ils ont menacé de bloquer l’accès à leurs terres aux motoneigistes. Menace qui tient toujours d’ailleurs. C’est à la suite d’une rencontre où agriculteurs, commerçants, élus et simples citoyens avaient eu de franches discussions que « Mobilisation Témiscamingue » a vu le jour.

Après la marche, la déclaration du 8 novembre, prononcée par Réal Couture et amélie Roberge, a exprimé l’impatience des Témiscamiens devant une crise structurelle qui s’éternise : « On veut vivre et non survivre chez nous. »

Le préfet Arnaud Warolin, ému par la réussite renversante de l’évènement, a remercié tous les préfets des autres MRC ainsi que les gens de l’Abitibi et du Nord-Est ontarien présents en grand nombre en signe de solidarité : « Un résultat d’une telle ampleur avec tout juste un mois pour se préparer, ça démontre la volonté de la population de se prendre en mains. D’ailleurs, l’Histoire a toujours démontré que ce sont les peuples qui font changer les choses, pas nous, les politiciens. Nous ne sommes que la courroie de transmission. » Le préfet a été applaudi à tout rompre ainsi que l’équipe de « Mobilisation Témiscamingue. » Il a conclu son discours en insistant sur le fait que le Témiscamingue entend poursuivre la lutte : « C’était une première étape car si notre message n’est pas bien compris, d’autres actions suivront. »

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