Le clocher des Sœurs du Précieux-Sang retrouve sa splendeur d’antan à Nicolet

Sébastien Lacroix, L’annonceur, Pierrevlle, le 16 novembre 2010

L’inauguration du clocher des Soeurs du Précieux-Sang a été l’occasion rendre un vibrant hommage à cette communauté qui a été présente à Nicolet pendant un peu plus d’un siècle, entre 1896 et 2002. Même si la plupart des treize religieuses est déménagée à Saint-Hyacinthe, lorsque la congrégation a dû se résoudre à démolir le monastère de la rue Mgr-Signay, les Sœurs adoratrices du Précieux-Sang assurent qu’elles n’ont pas oublié la population de Nicolet et des environs dans leurs prières.

« Nous sommes encore avec vous, a déclaré Soeur Micheline Proulx, qui était Mère supérieure à Nicolet et qui l’est encore à St-Hyacinthe. Votre souvenir demeure avec nous ». Celle-ci s’est d’ailleurs dite touchée par la prose de l’écrivain Louis Caron à leur sujet qui disait que : « Pendant des décennies, ce clocher a écrit sur les nuages les prières et les pensées secrètes de toute la communauté nicolétaine. Il était à la fois le paratonnerre de nos misères et le porte bonheur de nos désirs ».

Mgr Héroux, leur aumônier pendant 29 ans, n’avait que du bien à dire de celles qui ont consacré leur vie à la prière. « J’ai eu le plaisir d’accompagner ces femmes d’accueil, d’écoute et de passion pendant toutes ces années », a-t-il commencé. « J’étais toujours émerveillé de voir à quel point ces femmes exclues de la société présentaient un bel équilibre psychologique et spirituel, mais surtout une joie de vivre. Elles étaient très joyeuses et traversaient les épreuves avec confiance », a poursuivi Mgr Héroux.

« Mes soeurs, acceptez nos remerciements et nos hommages, a ajouté le maire Alain Drouin. Le mot solidarité n’était pas très à la mode à cette époque, mais c’est dans cet esprit que les sœurs accueillaient celles et ceux qui, après avoir confié leur peine, repartaient du monastère avec ce qu’il fallait d’énergie pour continuer ».

L’inauguration du clocher des Soeurs adoratrices du Précieux-Sang marque aussi le dénouement d’une démarche qui a mobilisé plusieurs personnes et qui a nécessité des investissements de l’ordre de 50 000 $. Le clocher, qui subissait une lente détérioration dans un champ situé près du rang Les 60/boulevard Bécancour, a été déménagé à proximité du Musée des religions du monde, en octobre 2009, puis installé sur un socle de béton.

Des démarches de restauration ont été entreprises à l’été 2010. D’abord, la base a dû être complètement refaite, parce qu’elle était pourrie. Le clocher a ensuite été décapé, repeint, tôlé et débosselé. Un aménagement paysager a aussi été réalisé et un panneau d’interprétation a été installé.

Ce projet a reçu une contribution financière de 32 300 $ de Patrimoine Canada, un généreux don de 10 000 $ de la famille des architectes Caron, des fonds amassés à un concert bénéfice de la chorale La clé des chants, une contribution de la Ville de Nicolet et le don d’une partie de terrain du Grand séminaire.

Les familles Arsenault, le Cercle Jeanne l’Archevêque, la Corporation de développement culturel de Nicolet et le Musée des religions du monde ont aussi participé à ce projet de mise en valeur du patrimoine religieux. « Dans cent ans, on dira en parlant de nous : Ces gens-là s’étaient donné la peine de préserver ce clocher. À notre tour d’imiter leur geste et de perpétuer le passé de l’année 2010 », espère l’écrivain Louis Caron, l’un des initiateurs du projet.
 

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