François Beaudreau, L’annonceur, Pierreville, le 19 octobre 2010
Le Musée des Abénakis d'Odanak revêtait des airs solennels, le 17 septembre dernier. Et pour cause : quelque quatre-vingt personnes réunies pour l’occasion ont eu droit à des chants et musique qui accompagnaient la lente procession de quatre silhouettes, drapées de noir, chacune arborant un masque de couleur différente et tenant un accessoire symbolique.
La table était mise pour le dévoilement de Machinaw8gan : la mort dans le cercle de lumière, une exposition présentée jusqu'au 29 mai 2011, et qui s'inscrit dans le cadre du thème « La MORT… des expositions à vivre ! » du réseau muséal Médiat-Muse.
Cette année, en effet, une vingtaine d'institutions muséales de la Mauricie et du Centre-du-Québec participent à cet événement, avec la présentation d'expositions et d'activités liées à la mort.
Et l'exposition Machinaw8gan : la mort dans le cercle de lumière propose une présentation et un enchaînement des œuvres où le visiteur est invité à côtoyer traditions et rites abénakis, entourant un sujet encore considéré comme tabou. D'autant plus intéressant que, chez les Abénakis comme ailleurs chez les différents peuples des Premières Nations, les croyances sont d'abord liées à l'observation de la nature, des saisons et des cycles lunaires.
« La mort (Machinaw8gan en abénakis) ou le voyage est un passage naturel d'un monde à un autre à travers un cycle perpétuel de création, de destruction, de transformation et finalement du grand voyage », note Michelle Bélanger, directrice générale de l'institution. « Machinaw8gan : la mort dans le cercle de lumière aborde donc la mythologie, l'histoire et les coutumes des Premiers Peuples face à la mort à travers les artefacts des collections du Musée des Abénakis et l'art visuel et l'artisanat de onze créateurs abénakis contemporains. » L’exposition, conçue par Christine Sioui Wawanoloath à la réalisation et Kim Gabriel Nolett à la mise en scène propose donc un intéressant mélange d'œuvres, des plus anciennes, comme de magnifiques sculptures réalisées par Adrien Panadis (1923-1995) aux plus contemporaines, comme les photographies d'André Gill.