Des militants animalistes protestent à Masssueville

Sébastien Lacroix, L’annonceur, Pierreville, le 20 octobre 2010

Une vingtaine de militants pour la défense des animaux ont bloqué l’accès à l’abattoir de Viandes Richelieu, à Massueville, le 4 octobre dernier, dans l’espoir de mettre fin à l’abattage des chevaux. Cette manifestation a été tenue dans le cadre d’un mouvement pancanadien qui s’est tenu simultanément à Charlottetown, Edmonton, Halifax, Toronto, Vancouver et Winnipeg afin d’exiger l’adoption d’un projet de loi qui interdirait l’abattage de chevaux à des fins de consommation humaine.

C’est le critique du NPD en matière d’Agriculture, Alex Atamanko, qui est à l’origine de ce projet de loi déposé en juin dernier. Le député dénonce notamment le fait que des médicaments, dont l’utilisation est interdite au cours de la vie de tout animal destiné à l’alimentation humaine, soient couramment administrés aux chevaux.

Parmi les produits qui pourraient s’avérer nocifs pour la santé, il donne l’exemple d’un anti-inflammatoire non stéroïdien, le Phenylbutazone, communément appelé « Bute », qui serait cancérigène. « Au moins cinquante pour cent des chevaux abattus au Canada sont importés des États-Unis, là où l'abattage des chevaux a été interdit, note M. Atamanko. Il n'existe pas de réglementation aux États-Unis pour empêcher les propriétaires de chevaux de leur administrer de substances interdites, car les chevaux ne sont pas considérés ou traités comme des animaux susceptibles de produire des denrées alimentaires ».

« C’est irresponsable de la part du Canada que d'autoriser la vente de viande qui provient de chevaux quand ceux-ci n’ont jamais été élevés conformément aux normes de sécurité alimentaire requises pour tous les autres animaux », dénonçait M. Atamanko lors du dépôt de son projet de Loi. Si celui-ci n’a toujours pas été adopté, l’Agence canadienne d'inspection des aliments exige, depuis le 31 juillet, que tous les établissements faisant l’abattage d’équidés produisent la liste des traitements médicaux qui ont été administrés à chaque animal au cours des six derniers mois.

Selon les données fournies par Agriculture et Agro-Alimentaire Canada, les exportations de viandes chevalines ont atteint un sommet en 2008 avec 20 912 tonnes métriques et 111 236 chevaux abattus. L’industrie a connu une légère baisse des exportations en 2009, avec 17 309 tonnes métriques et 93 946 chevaux abattus. Si les revenus annuels liés à l’industrie de la viande chevaline étaient évalués à près de 60 millions $ en 2006, ceux-ci pourraient avoir pratiquement doublés, puisque les statistiques de cette année-là sont deux fois moins élevées que celles relevées il y a deux ans.

Les opposants à la consommation de viandes chevalines dénoncent les souffrances imposées aux animaux avant l’abattage. Selon le site protectionanimale.com, les chevaux sont transportés à bord de camions inadaptés pour leurs besoins, entassés, sans pouvoir bouger, parfois dans l'incapacité de relever leur tête durant leur voyage de quelques jours, sans qu'ils soient abreuvés ou nourris.

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