Audrey de Bonneville, Au fil de La Boyer, Saint-Charles-de-Bellechasse, octobre 2010
Lorsque Valérie a commencé son cours de lancement en entreprise au printemps 2009, elle voulait lancer sa propre maison d’édition. Elle était loin d’imaginer qu’elle créerait en chemin une tout autre entreprise : Mamentrepreneures, un réseau québécois pour les mamans qui sont aussi chef d’entreprise !
Il n’est pas possible de rencontrer Valérie sans être enthousiaste ! Cette maman de quatre enfants, enseignante de formation, respire l’épanouissement familial et professionnel. Son secret ? Mamentrepreneures, l’entreprise qu’elle a créée avec Audrey Martineau et Mona Duplessis.
Alors qu’elle suit le cours lancement en entreprise, Valérie se rend compte qu’il existe un besoin d’accompagnement de la part de femmes qui doivent gérer à la fois leur vie familiale et leur entreprise. « Mamentrepreneures a été créé avant tout pour briser l’isolement des mamans qui ont leur propre entreprise, et qui souvent abandonnent leur projet au bout de quelques années. » Le but de l’entreprise est de regrouper, de partager et de s’entraider entre mamans entrepreneures, pour faciliter la création d’entreprise. « L’objectif n’est pas de faire un chiffre d’affaires astronomique, c’est vraiment de trouver l’équilibre entre notre vie familiale et notre entreprise. » Et comment se définissent ces Mam ? « Nous sommes un peu comme lifestylers, on veut avoir le meilleur des deux (famille, entreprise) et on ne veut rien regretter. »
Aujourd’hui, moins d’un an après la création de cette entreprise, Mamentrepreneures compte plus d’une centaine de membres au Québec et quelque 400 personnes dans la communauté sur Internet. Il faut dire que Valérie, avant de se lancer, avait découvert qu’il existait des réseaux pour aider les mamans chefs d’entreprises en France, aux Etats-Unis et même dans le Canada anglophone… mais rien au Québec. « Pourquoi ne pas le faire ici ? » Mamentrepreneures vient donc combler ce vide en offrant de la visibilité à ses membres, notamment sur leur site Internet, mais aussi lors de salons.
De fil en aiguille, ou plutôt de « Mam Cafés » en rencontres, l’entreprise prend de l’essor. « Ce sont les Mam Cafés qui ont fait connaître notre projet. » Il s’agit de rencontres où une partie est dédiée à une conférence ou un thème (la famille ou l’entreprise) et l’autre à du réseautage. Le succès est tel que plusieurs mam Cafés sont en train de voir le jour à Sherbrooke, Granby, Montréal et Trois-Rivières.
Valérie prépare également l’organisation d’un colloque et d’un gala de reconnaissance qui auront lieu à Québec en novembre prochain. Mais d’où lui vient cette culture entrepreneuriale ? « Je me suis souvent posé la question, jusqu’à ce que je réalise que j’ai passé toute mon enfance chez ma grand-mère, qui tenait une pension en plus de proposer un service de lavage aux résidents du quartier. »
Et comment Valérie envisage-t-elle l’avenir pour l’entreprise, dont elle est maintenant la présidente ? « En faisant évoluer notre entreprise pour s’approcher d’un mode de fonctionnement d’une coopérative, et en œuvrant peu à peu le conseil d’administration aux Mam représentatives des différentes régions du Québec. » Est-ce tout ? Bien sûr que non ! Plusieurs idées font leur chemin, comme la mise en place d’un mentorat et d’un système de troc (échanger des heures). « À plus long terme, nous aimerions acquérir un local, publier notre webmagazine en version papier et pourquoi pas créer des échanges avec les Mamentrepreneures de France. »
Et la famille dans tout ça ? « Je ne mets jamais au rencart ma famille. J’ai fait tout ça quand j’ai du temps. » On peut dire que Valérie maîtrise parfaitement sa gestion du temps ! Vous l’aurez deviné, Mamentrepreneures n’est pas la seule chose dont elle s’occupe. Ce qui motive Valérie ? « J’aime ça écrire et j’adore l’enseignement ! » En plus de continuer son projet pilote à l’Étincelle concernant la gestion du changement chez les élèves de 2e année. C’est de plus notre correspondante du journal pour la mise en place de la politique familiale à St-Charles, comité dont elle fait, bien sûr, activement partie. Et c’est sur cette note que nous nous quittons : « Et pourquoi pas imaginer des Mam Cafés au Bleu Citron, avec des Mamentrepreneures de St-Charles et de Bellechasse ? » Avis aux intéressées…