Passionnée de l’enseignement au public !

Marie-Eve Bolduc, La Gazette de la Mauricie, Trois-Rivières, le 12 octobre 2010

Roxanne Harvey entame sa 13e année d’enseignement dans le secteur public. Se remémorant ses débuts, elle affirme que lorsqu’est venu le temps pour elle de choisir son milieu de travail, elle n’a pas du tout hésité elle voulait exercer sa profession dans une école publique. Ayant expérimenté l’enseignement au privé, elle a constaté que cet environnement ne répondait pas à ses aspirations professionnelles. Heureuse d’avoir fait ce choix, l’enseignante considère que le secteur public n’a rien à envier au privé.

Depuis qu’elle est toute petite, Roxanne Harvey a la piqûre pour l’enseignement. Cette dernière se rappelle qu’une fois sa journée de classe terminée, elle s’enfermait dans une petite pièce de la maison où elle enseignait à sa sœur ou encore à ses peluches ce qu’elle avait appris au cours de la journée. Ayant fait la connaissance de professeurs passionnés au cours de ses études secondaires, son intérêt pour l’enseignement n’en fut que renforcé.

Bien qu’attachée à sa région natale, Mme Harvey décide de faire quelques stages à l’extérieur au cours de sa formation, étant consciente qu’elle aurait peut-être plus de chance d’obtenir un emploi dans les grands centres. Ainsi, elle effectue deux stages dans des écoles de Montréal, une publique et une privée. Elle est alors plongée dans deux mondes complètement différents. D’une école de jeunes raccrocheurs où ses classes sont, dans l’ensemble, majoritairement composées d’immigrants, elle se retrouve ensuite dans un collège de filles. Une expérience qui lui confirme que cet environnement n’est pas du tout fait pour elle. « Je n’étais pas à l’aise dans ce milieu, car il ne me rejoint pas du tout. À mon avis, le privé n’est pas représentatif de la vraie vie. On y exerce une sélection qui élimine la diversité, ce qui pourtant fait partie de notre société » précise-t-elle.

Une fois son baccalauréat complété, Mme Harvey décroche un poste à l’école secondaire Du Rocher. Dès son entrée en fonction, elle affirme s’y être sentie à sa place. « Pour moi, enseigner au public s’inscrivait dans une suite logique. J’y ai fait mes études et j’y ai vécu des expériences significatives. Cette école m’a donné divers outils, mais j’y ai également rencontré des adultes remarquables qui ont guidé mon choix de carrière. De plus, je sentais que je pourrais apporter davantage au secteur public. Les jeunes ont besoin d’apprendre, mais au-delà de la matière, ils ont aussi besoin d’attention, de réconfort etc. Le public me donnait l’opportunité d’offrir plus à ces jeunes. »

Si les problèmes qui affectent le secteur public sont constamment au cœur des discussions, le privé n’est pas sans en avoir, lui aussi, sa part sur les bras. Selon l’enseignante de français, il est inexact d’affirmer qu’il y a moins de problèmes au privé qu’au public. « J’ai des amis qui enseignent au privé et eux aussi font face à plusieurs problématiques. Elles sont certes différentes, car leur réalité n’est pas la même, mais elles sont tout de même présentes. Tout n’est pas aussi parfait que ce qu’on nous laisse entendre. Chacun vit des difficultés et doit composer avec celles-ci. »

Malgré les hauts et les bas du métier, Roxanne Harvey se dit comblée par son travail. « J’ai la chance de travailler dans un milieu stimulant, où je suis entourée de gens dévoués à l’éducation. Nous nous épaulons les uns les autres dans cette belle aventure » conclut-elle.

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