Un groupe témiscamien fait vibrer la région : Maké ou l’art d’indéfinir l’indéfinissable

Amélie Roberge, L’indice bohémien, Rouyn-Noranda, septembre 2010

Arrivés depuis peu au Témiscamingue, les membres de Maké n’ont pas chômé cet été. Ils filent de spectacle en spectacle, de projet en projet et ont su gagner le cœur de la région. Maké, c’est d’abord une rencontre de musiciens passionnés. Parfois, ils sont quatre sur scène, parfois ils ne sont que deux. Maké, c’est officiellement Bruce Bigot à la voix et à la guitare et Benoît Racine aux percussions, didgeridoo, concertina et autres. Bruce est Européen, clown de formation et éclate sur scène. Benoît est Témiscamien, travailleur autonome en multimédia et plus réservé.

C’est dans les rues de Montpellier que Bruce commence à jouer de la musique. Puis, à Montréal, il est parrainé par des grands musiciens, dont Mohamed Coulibaly, ancien batteur de Prince et maintenant du groupe Z’wa. Il est autodidacte, mais a toujours été ouvert aux critiques des musiciens avec qui il joue. Fondateur du groupe, il écrit les chansons et même des pièces de théâtre.

Depuis dix ans, Benoît improvise avec ses percussions. Après des études en informatique, il décide d’abandonner son travail de fonctionnaire et retourne au Cégep en musique. Ce qui n’est pas une mince tâche, surtout pour les cours classiques. Mais, son désir de s’améliorer le pousse à continuer jusqu’à faire de son passe-temps son gagne-pain.

Maké dispose d’un album enregistré en studio et en concert (au bar l’Escalier à Montréal). Onze chansons originales figurent sur ce disque. Elles trainaient toutes d’une expérience de vie, d’une émotion. Elles sont parfois même engagées, comme Les hommes en bleu écrite au nom de tous les Français mort en raison de la violence policière pendant les événements du printemps 2005 en France. Le style de Maké ne peut être classé dans une catégorie précise. Et le groupe tient à continuer de l’indéfinir plutôt que définir. Tantôt ska, tantôt world-beat, tantôt reggae ; les deux musiciens s’adaptent à la foule et à l’ambiance. Ils se laissent inspirer et improvisent au gré du moment présent.

Depuis l’arrivée en région, ils se sont produits près d’une dizaine de fois, dont aux Dimanches après-midi au Parc de Ville-Marie, au restaurant Aux Agapes de Notre-Dame-du-Nord et à la Foire Gourmande. Le Témiscamingue leur a réservé un accueil chaleureux. Ils ont même le sentiment que le groupe prend de l’importance et de la valeur en région. Pour l’instant, il est possible de se procurer leur disque après un spectacle, mais dès l’automne, des chansons pourront être achetées sur Internet.

Trêve de suspens : vous vous demandez sans doute : « Mais que signifie Maké ? » Eh, bien, tenez-vous-le pour dit, Maké ne signifie rien de tout ! Il s’agit tout d’abord d’un tic verbal. Ce mot est laissé à l’interprétation selon l’inspiration ou la sonorité du moment. Alors, à vous de vous faire votre propre idée de ce qu’est Maké.

 

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