Clémence Bourget, Graffici, Gaspésie, septembre 2010
Photographiée sous tous les angles par les touristes, la Gaspésie a encore des secrets à révéler. Vingt-cinq photographes l’ont croquée pour la première présentation des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie. Ils exposent dans une trentaine de lieux tout autour de la péninsule.
À l’étage de la Vieille Usine de l’Anse-à-Beaufils, des photographies en couleur de grand format garnissent les murs. Elles parlent de la fermeture de l’usine de Chandler avec Nue sur la plage, une photographie d’arbres morts par Jean-Daniel Berclaz. Elles interrogent le visiteur avec Occupation du territoire, une maison grise en ruine photographiée à Shigawake par Marie-Claude Véziau.
Elles montrent aussi la réalité brute avec les photographies de chasse et d’orignaux par Jean-François Bérubé. Ce Gaspésien récipiendaire de nombreux prix expose à plusieurs endroits en Gaspésie. Selon lui, un événement tel que les Rencontres internationales peut « sensibiliser les gens à penser collectif, à déployer de l’inventivité pour ramener les gens ici ».
Pour monsieur Bérubé, pas de question de montrer une Gaspésie idyllique. Il préfère dévoiler la façon dont on habite le territoire. « Je me suis toutefois autocensuré dans le choix des photographies », dit-il. Pour éviter la controverse, le photographe affirme avoir retiré la photo d’une roulotte installée dans un rang dans la Baie-de-Chaleurs parce qu’elle ne respectait pas les nouveaux règlements d’urbanisme.
Monsieur Bérubé a osé davantage sous d’autres aspects. Sa série Le journal de la survivance présentée à l’Espace Esdras-Minville de Grande-Vallée pourrait choquer avec ses photos d’abattage d’animaux. « Je veux conscientiser les gens sur la façon dont on se nourrit, montrer le début et la fin de la chaîne alimentaire », explique le photographe.