Une cinquantaine d’artefacts se retrouvent au Musée québécois de culture populaire pour une étonnante exposition

Sébastien Lacroix, L’annonceur, Pierreville, 24 août 2010

Dans le cadre de son exposition sur les pratiques funéraires au Québec, le Musée québécois de culture populaire de Trois-Rivières a pu bénéficier de la précieuse collaboration de deux entreprises de la Rive-Sud, dont celle de Descôteaux & Frères de Pierreville. Surprenant, tout de même, d’apprendre l’existence d’un petit musée potentiel tout près de chez-nous. La famille Descôteaux possède effectivement une collection impressionnante d’objets liés à l’histoire de l’embaumement et des rites funéraires.

Il faut dire que la famille Descôteaux est dans le domaine depuis la fin des années 1 800… Le propriétaire actuel du salon funéraire, Réjean Descôteaux, cumule plus de 40 ans d’expérience comme thanatologue.

Il fait partie de la quatrième génération à exercer cette profession qui a connu maintes dénominations. Avant lui, son père Doria était directeur de funérailles, son grand-père Charles-Édouard était croque-mort et son arrière-grand-père Moïse fabriquait des cercueils. On peut dire sans se tromper que la famille Descôteaux de Pierreville fait figure de précurseur en la matière. À preuve, en 1910, Charles-Édouard Descôteaux faisait partie du premier groupe à suivre une formation sur l’embaumement au Québec. De Charles-Édouard à Réjean Descôteaux, en passant par Doria qui a exploité l’entreprise familiale pendant quelques années, les reliques sont effectivement nombreuses.

Il faut dire que la famille Descôteaux a vu de près l’évolution des pratiques funéraires, depuis l’adoption d’une loi interdisant d’inhumer les corps au sous-sol de l’église, en 1881, l’embaumement à domicile et l’exposition dans les salons des maisons ou le corbillard tiré par un cheval. L’entreprise familiale a aussi poursuivi la fabrication artisanale de cercueils jusque dans les années 1970 et opère toujours le service d’ambulance dans la région.

Une table d’embaumement mobile sur roulettes, une civière pour transporter les dépouilles, une pompe manuelle, un vaporisateur pour les poudres de maquillage, un prie-Dieu démontable, un diplôme du Collège d’embaumement, un décor de salon, un costume mortuaire de l’Ordre de St-François et un cercueil artisanal à vis ornementées sont quelques exemples des nombreux artefacts de la collection de Réjean Descôteaux qui sont exposés au musée de la rue Laviolette, à Trois-Rivières.

M. Descôteaux participe même à l’exposition, en sa qualité d’expert, lui qui livre une entrevue qui est présentée par l’entremise de la vidéo. Sur l’évolution du deuil, il observe que : « Les familles étaient autrefois nombreuses et la mortalité frappait souvent en plus bas âge. Il n’y avait pas une famille qui n’avait pas côtoyé l’expérience de la mort. La peine était partagée et puis il y avait la foi. Aujourd’hui, la société et les rituels ont profondément changé. Plus on se pose de questions, plus ça peut devenir ambigu de traverser l’épreuve ».

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