Louise Leboeuf, Le P’tit Journal de Malartic, le 10 août 2010
Lundi, le 9 août dernier, plus d'une centaine de personnes se sont regroupées sur la rue de la Paix pour manifester leur soutien à Ken Massé. La semaine dernière le jugement de la Cour Supérieure donnait une semaine à la famille Massé pour quitter les lieux. Hier matin, la Sûreté du Québec a dû intervenir pour évincer Ken Massé de sa maison.
Devant le refus de Ken Massé de quitter sa demeure, Osisko a obtenu un avis d'expulsion du juge Robert Dufresne au Palais de justice de Val-d'Or. C'est vers 10 h 40, que la Sûreté du Québec et l’huissier se sont rendus à la maison de la famille Massé pour évincer Ken Massé. Aucune accusation n'a été retenue contre lui.
Sa conjointe, assistée de près d'une centaine de personnes ont manifesté pacifiquement devant la guérite sur la rue de la Paix. Liette Constant, qui a résidé plus de cinquante ans à Malartic, a pris la parole : « Certains pensent que Ken massé est fou. Mais devant la folie d'Osisko et la folie de Ken, je choisis celle de Ken qui se bat pour la défense de ses droits et ceux de nos générations futures. »
Un bien triste lundi pour la famille Massé. Dorénavant, la petite maison verte, fragilisée par le temps, qui représentait le dernier obstacle pour la Corporation Osisko dans la préparation de son projet de mine à ciel ouvert, ne sera plus. Le juge de la Cour Supérieure, Robert Dufresne, avait tranché en faveur de la minière Osisko lui donnant l'autorisation d'exproprier la famille Massé, qui n'avait pas voulu négocier de gré à gré avec la compagnie. Ken et sa mère, Mary Massé, avaient même refusé des offres faramineuses pour leur propriété. Osisko affirme avoir préféré réussir une entente de gré à gré comme elle l'a fait avec les autres résidents du quartier sud. Osisko s'affaire à la construction du mur vert et la maison des Massé devenait un obstacle au chantier de construction.
Depuis le 5 août, l'accès à la maison était limité et les lieux étaient surveillés par une guérite, Les gardiens de sécurité autorisaient seulement, Ken, sa conjointe, sans les enfants, et la mère de Ken, Mary, à se rendre à la maison. Cependant, le 6 août en après-midi, Mary Massé s'est vu refuser l'accès à sa maison. Les gardiens de sécurité ont confirmé au P'tit Journal, avoir eu ordre de ne pas la laisser entrer. Mary avait besoin de ses médicaments. Sur la rue de la Paix, en avant de la guérite, l'ambulance l'a amenée à l'hôpital où on a diagnostiqué une instabilité de ses enzymes et on a craint à un infarctus.