Awacak et Tcikitanaw : Deux trésors cinématographiques

Chantal Potvin, Innuvelle, Sept-Îles, août 2010

En 1997, d’abord conçu comme un outil de valorisation sociale pour favoriser les discussions, le film Awack « passage entre enfance et l’âge adulte » présentait six adolescents d’Opitciwan. Aujourd’hui, ces jeunes adultes racontent le chemin parcouru dans Tcikitanaw. « Il faut s’installer doucement, bien calmement et entrer dans ce monde des Atikamekw, là où une riche poésie flotte autour des mots, des gens et des choses », déclare la réalisatrice, Anne Ardouin.

Le mot atikamekw Tcikitanaw signifie « la plus haute montagne ». Dans ce film de 70 minutes, Anne Ardouin a voulu poser un regard harmonieux, à partir d’un sommet, un regard lumineux sur la communauté d’Opitciwan. Sa production fait suite à un projet de documentaire sur le thème de l’arrivée à l’âge adulte et de la vie à Opitciwan. Tout a débuté en 1997.

En 2008, dix ans plu tard, Anne Ardouin est retournée à Opitciwan, après avoir suivi le parcours de ces adolescents de 15-16 ans, alors en pleine crise d’identité, avec différents problèmes personnels. C’est avant tout un film qui pose un regard positif, celui de jeunes adultes qui nous parlent avec sérénité de la réussite de leur vie, malgré les difficultés rencontrées à l’adolescence », a expliqué Anne Ardouin.

On le sait, Opiticiwan est aux prises avec une multitude de problèmes : drogue, alcool, violence, criminalité. « Si ça peut casser cette réputation et redorer l’image du village, le film sera une réussite », a souhaité une des participantes Eruoma Awashish.

D’ailleurs, l’objectif de la production était d’améliorer l’image de cette communauté, considérée comme l’une des plus en difficulté au Québec. Pour favoriser les confidences, la réalisatrice a filmé ses six sujets sur la plus haute côte, au nord du village.

Tcikitanaw a reçu le prix de la Revue Séquence-mention honorable dans le cadre du Festival Présence autochtone 2010. « Pour avoir su contourner avec une simplicité déroutante tous les pièges inhérents aux films de commande et avoir rendu avec sensibilité les rêves et inquiétudes de la jeunesse atikamekw, dans un documentaire sans affèterie, on accorde une mention honorable à Tcikitanaw » a déclaré un membre du jury.

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