À ne pas manquer à la BAnQ : plus de 200 estampes à admirer d’ici le 3 octobre !

Manon Bourgeois, Le Vieux-Montréal, juillet-août 2010

Depuis son entrée en fonction il y a un an, Guy Berthiaume, le nouveau PDG de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), ne chôme pas. Soutenu par son équipe, il multiplie les activités pour accueillir le grand public dans ses murs. Cette fois, il nous invite à découvrir plus de 88 artistes québécois, graveurs de formation ou explorateurs occasionnels de ce médium.

Les quelque 200 œuvres, choisies parmi les 25 000 estampes de la collection de la BAnQ, permettent d’évaluer le chemin parcouru depuis Albert Dumouchel (1916-1971), maître de la gravure au Québec. La visite des lieux fascine. Chaque artiste a son approche. Les uns sont restés fidèles à la pratique de l’estampe selon les règles traditionnelles : ils dessinent, gravent le bois ou le cuivre, puis encrent. Les autres se laissent influencer par les nouveaux moyens technologiques : ils photographient, retouchent les images ou les superposent. Le dessin assisté par ordinateur remplace le tracé du burin et ils créent des « estampes numériques ».

L’exposition, « Ces artistes qui impriment/un regard sur l’estampe au Québec depuis 1980 », se déploie dans deux lieux exceptionnels, à la Grande Bibliothèque, située à l’angle des rues De Maisonneuve et Berri, et plus près de nous, au Centre d’archives de Montréal, 555, avenue Viger Est. Deux espaces qui, à cause de leur architecture remarquable, méritent à eux seuls le déplacement.

À la Grande Bibliothèque, les œuvres des Ayot, Cadieux, Charbonneau, Goodwin, Racine, Riopelle, Séguin, et autres, ont tout pour séduire. Les artistes sont regroupés en îlots sous les appellations, « Les ouvriers et les rebelles », « Les habitués », et « Les intermittents ». Ils réinventent le quotidien à partir d’images en noir et blanc ou en couleur. Leurs estampes ont pour sujets les mots, la figure humaine, la nature et même la bande dessinée.

Au Centre d’archives de Montréal, le ton change. « Les branchés », dont Alloucherie, April, Farley, Pellegrinuzzi, ou encore, « Les atypiques », tels Bénic et Chronopoulos, renouvellent la pratique de la gravure. Les poésies sur papier glacé évoquant des paysages féériques, réalisées grâce aux nouvelles possibilités technologiques, étonnent. Il en est de même pour les estampes en trois dimensions qui surgissent du mur. Elles illustrent parfaitement l’éclatement des frontières en art depuis la fin du XXe siècle.

« Ces artistes qui impriment » attendent votre regard. Découvrir l’imaginaire des artistes, explorer les techniques, classer les œuvres selon ses goûts personnels, tout est permis. Que du bonheur en perspective… jusqu’au 3 octobre prochain !
 

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