Chercher son ours

Geneviève Gélinas, Graffici, Gaspésie, juin 2010

C’est qui l’ours ? « C’est moé pas mal », lance Alan Côté en triturant sa machine à espresso. « Je vais te faire un booon café », m’avait-il promis. Chemise à carreaux sur torse de lutteur, l’ours accueille Graffici dans sa tanière, une maison qui surplombe le Village en chanson.

À force de vivre / Au pas de course / Vient qu’on s’épuise / On cherche son ours, chante Alan Côté dans la chanson titre. « Chercher l’ours, explique-t-il, c’est chercher le calme, dans ma vie qui va à cent milles à l’heure, dans cette cohue-là. » Il a enregistré l’album l’hiver dernier, après des mois de travail intense comme directeur artistique des fêtes du 475e.

Tout en parlant, Alan Côté balance la chaise de cuisine à côté de lui. Sitôt qu’il laisse le meuble tranquille, c’est sa jambe qui se met à tressauter. « J’ai toujours fait des chansons, dit-il, au moins une par année. Ça me pogne, et quand ça arrive, j’ai juste le goût de prendre ma guitare et quelque chose se passe. Tout de suite.

Onze des douze pièces de l’album sont signées Alan Côté. Le lent mouvement des choses parle « des moments dont on voudrait qu’ils s’éternisent ». Faut s’y faire évoque l’hiver et la vieillesse. Noël 46 raconte l’histoire vraie d’un sauvetage en mer réalisé par les gens de Petite-Vallée.

Sur Chercher son ours, des voix familières se mêlent discrètement à celle d’Alan Côté. Celles de Michel Rivard, Bïa, Marie-Pierre Artur, Louis-Jean Cormier, en plus d’un certain Pierre Flynn à l’orgue B3, lit-on dans le livret. « Ce sont des gens que je connais depuis longtemps, justifie l’artiste. Moi, je les aime, et je pense qu’ils m’aiment aussi. Ça me confortait de les avoir avec moi. Et je trouvais ça pertinent que ces voix-là viennent habiter le disque, pour leur couleur ».

classé sous : Non classé