Josée Louise Tremblay, L’Itinéraire, Montréal, 1er mai 2010
Il y a quarante-cinq ans, naissait à Montréal une école destinée à l'enseignement du violon. Son fondateur, Jean Cousineau, y privilégie une méthode musicale conçue à partir d'exercices novateurs. Son approche est axée sur l'amusement, le plaisir de jouer avec d'autres jeunes dans un orchestre et sur l'écoute, plutôt que sur la performance personnelle, les gammes et les arpèges. Selon le violoniste et chef d'orchestre, la musique est un art de communication et son aboutissement, le concert.
La formation à l'école Les petits violons débute par une rencontre individuelle avec le fondateur qui détermine quelles sont les aptitudes musicales de l'enfant et ses capacités physiques à tenir l'instrument. « L'enfant doit pouvoir tourner le poignet et c'est préférable de débuter tôt parce que, physiquement, les enfants sont souples », insiste Marie-Claire Cousineau, la directrice artistique de l'orchestre Les petits violons. « Dès l'âge de cinq ans, un enfant peut commencer l'apprentissage du violon », assure-t-elle.
Selon son père, Jean Cousineau, la mise en place d'une pièce musicale demande l'accord de trois sens : la vue, l'ouïe et le toucher. La philosophie de l'école privilégie une approche non compétitive et développe l'écoute entre les élèves. « La formation est donnée pour permettre de jouer en groupe et d'obtenir le meilleur niveau possible, sans être en compétition avec les autres. L'objectif à atteindre est de faire le concert. C'est la source de motivation pour les élèves », ajoute la fille du chef d'orchestre. L'apprentissage de la musique se fait graduellement par des cours individuels que les élèves suivent la semaine, en fin de journée. « On apprend à l'élève à lire la musique à partir de son violon. Avec la méthode de mon père, l'enfant s'amuse. »
Depuis 12 ans, Charlotte Sabourin va à l'école Les petits violons. Elle a développé ses connaissances musicales et son talent artistique. « Jouer très jeune avec un orchestre, c'est vraiment une excellente expérience. C'est motivant parce qu'autant on pratique seul chez soi, autant on a la possibilité de jouer avec des jeunes de notre âge ainsi qu'avec des plus vieux et des professionnels. » Le concert est l'aboutissement des mois de travail effectués en solitaire et en groupe. « La chimie s'installe et les plus jeunes s'intègrent au fur et à mesure qu'ils progressent. L'intégration se fait doucement». Parfois, lors des séances de pratique en petits groupes, les élèves ont des fous rires. « Il y a une complicité qui se développe entre nous », ajoute l'étudiante de 20 ans. Faisant désormais partie des anciens, elle aide les plus jeunes.
Durant l'année, Les petits violons jouent devant un public. Une série de quatre concerts est incluse dans la saison scolaire qui s'étale de septembre à mai. « Tous ces concerts sont gratuits et sont tenus les dimanches. Un cinquième concert payant, celui de fin d'année, présente les meilleurs élèves qui ont la chance de jouer avec des professionnels », explique Marie-Claire.