Louise Leboeuf, Le P’tit Journal de Malartic, le 29 avril 2010
Le 9 février dernier, Osisko a fait une demande officielle pour obtenir par expropriation la propriété des membres de la famille Massé, seuls résistants dans le quartier sud où Osisko entrevoit sa mine à ciel ouvert.
Le ministre Simard affirmait qu’aucune expropriation n’a eu lieu au Québec depuis 1988. Seuls des ententes de gré à gré entre les compagnies minières et les citoyens avaient été conclus.Cependant, Ken Massé et sa famille vont changer la donne. Ils ne comptent pas céder leur propriété à Osisko.
Situé en plein cœur du quartier sud, où Osisko entreprend ses travaux en vue de son projet de mine à ciel ouvert, la maison verte reste seule debout, entourée de barrières, dans ce quartier résidentiel devenu industriel. Le 9 février dernier, la famille Massé a reçu par huissier, un document officiel d’Osisko qui confirmait la demande d’approbation au gouvernement pour acquérir par expropriation, leur propriété.
Selon Ken Massé, il compte établir sa défense en évoquant l’article 17 de la déclaration universelle des droits de l’homme. Cet article fait mention que tous les citoyens ont le droit sur leur propriété. Ken Massé ira jusqu’au bout par conviction : « Ce n’est pas vrai que les multinationales ont tous les droits. »
Osisko a tenté à plusieurs reprises d’entreprendre des démarches avec la famille. Ken Massé informe les citoyens touchés par la relocalisation qu’il souhaite intenter un recours collectif pour avoir été lésé dans les droits.
Osisko a réglé avec plus de 200 résidents du quartier sud. Après avoir conclu des ententes de gré à gré avec Osisko, les résidants ont quitté leur quartier bon gré, mal gré. Normand Nadeau, l’un des derniers citoyens à avoir subi un grand stress : « Ça été très difficile et ma santé s’en ressent. Je quitte Malartic, car je n’ai senti aucun appui de la part de ma ville natale. »
Pour d’autres, la douleur a été moins vive et ils sont maintenant heureux dans leur nouvelle vie. Le 9 juillet 2008, Gaétan Langlois et sa conjointe devenaient les premiers propriétaires à être relocalisés dans le quartier nord. Gaétan Langlois se dit très satisfait : « Nous sommes très heureux dans notre nouveau quartier. Tout ce que nous voulions, nous l’avons obtenu. Ils ont refait quatre fois notre terrassement. » Monsieur Langlois ne craint pas la future hausse de taxes municipales, qu’il qualifie de normale, considérant les nouvelles infrastructures dans lesquelles il habite.