Roxane Gibeau, Échos Montréal, Montréal, avril 2010
Le 18 mars dernier, deux hommes ont été abattus dans la boutique Flawnego située au 240, rue Saint-Jacques Ouest. Deux autres hommes ont également été blessés dans ce qui s'apparente à un règlement de comptes.
« Suite aux événements du 18 mars, je suis moi-même allé dans la rue pour rencontrer les citoyens et les commerçants, explique Alain Simoneau, commandant du Poste de quartier 21. J'ai également rencontré le nouveau directeur de la Société de développement commercial du Vieux-Montréal et nous avons fait le tour du quartier pour rassurer tout le monde. Je peux vous assurer que cet événement était isolé, relié au crime organisé et qu'il n'y a pas lieu de paniquer. »
Le nouveau directeur général de la SDC, Mario Lafrance, ne sonne pas l'alarme non plus. « Je n'ai pas eu de réaction d'inquiétude de la part des commerçants du quartier », affirme-t-il.
Malgré les trois incidents violents au cours des derniers mois, Mario Lafrance ne pense pas que le quartier devienne dangereux. « Je crois que cette situation n'a rien à voir avec le Vieux-Montréal, soutient-il. Ce n'est pas du tout relié avec la vie courante des commerçants du quartier. »
Le commandant du poste 21 affirme également que la criminalité n'est pas à la hausse dans le Vieux-Montréal. « Les derniers incidents étaient toujours des gestes isolés non reliés aux gangs de rue, assure-t-il. Le Vieux-Montréal n'est pas criminalisé, bien au contraire. » 70 % des appels reçus par le Poste de quartier du Vieux-Montréal sont reliés à la cohabitation entre les résidents et le bruit produit par les commerces ou les festivals.
Il n'en demeure pas moins que la situation peut paraître préoccupante pour les résidents. Ginette Major, présidente de l'Association des résidents du Vieux-Montréal, affirme que la situation est réellement inquiétante. « Nous sommes tous inquiets de la possibilité de l'emprise du crime organisé dans le Vieux-Montréal, explique-t-elle. Il y a quand même deux personnes qui sont mortes dans cette fusillade ! Ce n'est pas à prendre à la légère. » Ce qu'elle et les résidents craignent le plus, c'est qu'un règlement de comptes tourne mal. « Un jour, une fusillade comme celle-là pourrait affecter plus de monde. À cause d'une balle perdue, quelqu'un d'innocent pourrait être atteint. »
D'ailleurs, certains résidents se questionnent également sur les activités de certains commerces. « Parfois, on se demande comment certains commerces peuvent fonctionner, alors qu'il n'y a jamais de clients à l'intérieur, s'interroge la présidente de l'Association. Ça peut être dû à beaucoup de choses, mais on peut aussi présumer que c'est une façade qui sert au trafic de drogue ou au crime organisé. Certains établissements sont vraiment louches et les résidents devraient peut-être informer les policiers de ces endroits suspects afin d'éviter d'autres règlements de comptes, car du trafic de drogue, on sait qu'il y en a dans le quartier. »