Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale : Marche symbolique à Sept-Îles

Chantale Potvin, Innuvelle, Sept-Îles, avril 2010

La journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale a été grandement soulignée à Uashat et Sept-Îles le 19 mars 2010. Quelque 200 Autochtones et Allochtones se sont unis dans une marche pacifique pour célébrer cette journée et lutter ensemble contre le racisme. Le départ a eu lieu au Musée Shaputuan. Les participants se sont rendus au Centre d’amitié autochtone de Sept-Îles (CAASÎ), le point d’arrivée. Sur les lieux, tous les marcheurs, dont le maire de Sept-Îles et le chef d’Uashat mak Mani-utenam, ont été invités à laisser leur marque dans les vitrines du Centre d’amitié.

« Nous avons invité les gens à apposer une empreinte colorée, après avoir trempé la main dans un pot de peinture de la couleur de leur choix », a expliqué Josée Leblanc, directrice du CAASÎ. Ce geste symbolique avait pour slogan : Moi je dis non au racisme et je ne tolère pas ces comportements nuisibles au bon développement de ma région et de ses habitants !

« Quand on regarde la vitrine, ça nous donne un sentiment de fierté. IL y avait beaucoup de monde. En tout, 250 personnes ont posé le geste de laisser leur empreinte. Ce fut vraiment une belle expérience. La vitrine restera ainsi jusqu’au solstice d’été, lors de la Fête nationale des Autochtones, le 21 juin 2010 », a précisé la directrice.

Afin de commenter le fait que le racisme, palpable dans le secteur de Sept-Îles, est presque devenu banal, Josée Leblanc a raconté plusieurs anecdotes. « On ne s’en rend plus compte quand on vit ici. Dire un mot, une parole discriminatoire, c’est normal. Il y a quelques jours, j’ai rencontré un médecin qui venait de s’établir dans notre région. Il m’a confié à quel point le racisme était présent ici. Il m’a dit que c’était le pire choc qu’il vivait. Aussi, plusieurs Autochtones m’ont avoué que leur vie avait été brisée par le racisme », a-t-elle révélé.

Selon Josée Leblanc, il était nécessaire au Centre d’amitié autochtone de mettre en branle une activité de sensibilisation aux conséquences de la discrimination. Ces comportements sont basés sur des préjugés raciaux, ethniques, culturels ou religieux. « Il faut que les gens fassent une introspection face à la banalisation de la discrimination raciale et cette marche fut un très beau geste qui devra prendre de l’ampleur à chaque année. Nous avons reçu d’excellents commentaires aujourd’hui. Pour une fois, on s’est levé pour sensibiliser la population aux effets négatifs et destructeurs du racisme », a conclu Josée Leblanc.

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