Denise Marcoux, Le Sentier, Saint-Hippolyte, le 5 avril 2010
Une jeune hippolytoise, Mélanie Jolicoeur, se produit dans une nouvelle salle de spectacles, le Music-Hall, un Cabaret d’époque récemment ouvert à Sainte-Adèle. Elle porte Satine comme nom d’artiste. C’est la fille de Normand Jolicoeur, décédé l’automne dernier.
Mélanie Jolicoeur a commencé sa carrière de danseuse professionnelle dès l’âge de 18 ans après avoir suivi des cours avec Sophye Nolet, propriétaire actuelle du Music-Hall. C’est mon père qui m’a inscrite à l’école de Sophye, il la connaissait par ses spectacles au Casino, et comme la danse a toujours été le rêve de ma mère, c’est grâce à eux si je suis devenue danseuse. Depuis 2004, Mélanie gère sa propre école de danse, Projection Danse, située à Saint-Jérôme. Cette année, du 2 au 9 mai, elle représentera le Québec au Festival international Romerias de Mayo, à Holguin, à Cuba. Quinze de ses élèves l’accompagneront.
Mélanie veut faire de son école un lieu d’appartenance pour les jeunes. J’ai enseigné la danse et la morale à l’école des Hauts Sommets, à Saint-Jérôme, pendant trois ans. Durant sa maladie, mon père est venu témoigner. J’ai amené les jeunes à Portage. C’est fou comme j’ai pu les voir changer ! J’ai eu un passé qui m’a aidée dans la vie à aller plus loin, la maladie de mon père m’a aidée à considérer la vie d’une autre façon, à m’accrocher à de vraies valeurs. C’était ma mission d’apporter ça aux jeunes : les sortir de la rue et de la drogue, et les amener à danser dans mon école !
Dix ans après ses débuts de danseuse, Mélanie apprend que son ancienne professeure a ouvert une salle de spectacles à Saint-Adèle : Je trouvais que c’était une opportunité, car tous les contrats que je faisais, c’était toujours à Montréal. Là, c’est à côté de chez nous : il y a de la danse, de la restauration, du chant, de la musique, tout était à la même place. J’ai d’abord été embauchée comme Cabaret Girl (serveuse aux tables), puis comme assistante à la production. Je suis aussi Showgirl : je danse dans les spectacles et certains soirs, je m’occupe du plancher et de l’animation.
Mélanie a été profondément marquée par la maladie de son père et en parle avec beaucoup d’amour et d’émotion : Mon père a changé ma vie, c’est un exemple de persévérance. Ce que je fais aujourd’hui, je lui dois. Il m’a toujours encouragée à faire ce que j’aimais, je trouve ça important de continuer. C’est ma fierté de vivre mes rêves, de les porter avec d’autres. Le Music-Hall me permet de continuer dans l’art, d’avoir un travail stable à côté de chez nous, de pouvoir vraiment aller jusqu’au bout de mes rêves et de m’accomplir.