Le québécois et le français en humour…

Maurice Rousseau, L’Écho de La Pinière, Sainte-Hélène de Kamouraska, le 26 mars 2010

Plusieurs se disent heureux d’être nés dans un pays où on parle deux langages dès le tout jeune âge : le français et le québécois, sachant que la troisième langue viendra bientôt : l’anglais. Toutes les langues, que je sache, ont leurs difficultés et il n’est pas facile d’en maîtriser la culture, l’orthographe, la grammaire et le sens général. Une autre complication s’ajoute à l’apprentissage linguistique : l’écrit. Parler est une chose et écrire en est une autre. Quand je dois aligner des mots et composer des phrases écrites, l’effort mental n’est pas le même que lorsque je choisis les mots pour m’exprimer dans un langage compréhensible.

Voici un exemple : Ti-Paul me parle de son auto, en québécois : « J’ai un crsss de beau char même si ça m’a coûté un bras. Chu bin content d’awoer ste char-là pour all’à la job pis sortir les week-ends avec les tchums. » Notre identité québécoise comprend aussi notre language ; Le québécois, C’est compréhensible et c’est correct. Mais, quand je dois écrire dans un livre, un journal, une information publique, à mon avis, il est préférable d’employer le français que tout francophone utilise, qu’il soit Français, Québécois ou Belge. Si la langue française nous tient à cœur, on y mettra l’effort et le temps pour l’écrire correctement, même si nous parlons tr`s bien le joual, le québécois, le gaspésien…

L’étudaint qui lit : « Caisse con sa muse… », et qui doit écrire dans sa composition : « Qu’est-ce qu’on s’amuse… », choisira facilement dans ses souvenirs de lectures, sa mémoire des textes lus, les mots qui lui servent de références et écrira : Caisse qu’on s’amuze… », en toute bonne foi. Faire des jeux de mots en parlant ou en écrivant, c’est drôle, c’est sympathique, c’est le sel de la vie. Mais, dans une information publique, un écrit à tous les sens de l’humour n’est pas le but premier, c’est bien de vouloir frapper l’imagination, d’attirer l’attention ; mais, l’utilisation du bon français demeure une valeur sûre, honnête et efficace. L’humour en joual écrit devait être entre guillemets ; c’est tout simple.

Autrefois écrit n’est absolument pas semblable à l’humour parlé. Comme dirait l’autre : « Écrire en bon français, c’est d’la peau… », et comme écrirait l’autre : «Chu pas cap de lire ste ligne’là… » ; le québécois, c’est du français à saveur d’ici, mais la spontanéité et l’humour langagier ne sont pas à confondre avec le français écrit, réfléchi et compréhensible. Tout s’apprend, même de lire toute une page d’écriture comme celle-ci ; il s’agit d’y mettre de la bonne volonté et de l’effort.
 

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