Mickaël Bergeron, Le Trait d’Union du Nord, Fermont, le 22 mars 2010.
Parti il y a une douzaine d’années étudier la musique à Drummondville, le Fermontois devenu Montréalais, Tommy Dugas, a, après de durs labeurs, accouché avec ses deux confrères d’un premier disque en octobre dernier. Un rock aussi éclaté que corrosif.
Inspiré par une expression du Saguenay, le trio porte bien son nom : Tempête. L’énergie est palpable, la musique se promène dans toutes les directions et déplace de l’air. Leurs influences vont des progressifs King Crimson aux pesants Cryptopsy en passant par la poésie de Richard Desjardins. Un sacré jardin sonore ! « On se contente de se mettre dans la grande famille du rock », résume Tommy Dugas, au bout du fil, à propos de leur style musical. Leur rock se veut généralement, malgré tout, assez lourd et expéditif. Des riffs bien métal et un rythme à 200 kilomètres à l’heure se mélangent à une voix passant de caverneuse à (presque) stridente, les influences du genre ne trompent pas. Toutefois, le trio démontre plusieurs couleurs à travers : du progressif, du jazz, du folk, du punk, de l’hardcore. Le rock au sens très large.
Le trio s’est connu alors qu’ils jouaient dans la formation Dans ta face, qui nageait alors dans les eaux du hard rock, à la Guns N’Roses. « On s’est rendu compte que nous trois, ça cliquait vraiment bien. Quand on jammait ensemble, on faisait d’autres choses, un son différent. DTF était surtout le projet du chanteur alors on s’est tanné et on a démarré notre groupe », résume le batteur. Tempête n’est donc pas la première aventure du musicien. « À Fermont, j’ai eu quelques groupes, mais rien d’important. J’ai joué une fois installé à Montréal, dans des groupes connus comme Deadlock et Dans ta face », raconte-t-il. Il a également parfois remplacé dans certaines formations, comme le groupe punk The Brains dans une tournée au Canada.
Lorsqu’on est un groupe indépendant comme Tempête, les sous se font rares. C’est pour cela que le trio a dû enregistrer son album sur un an et demi. Ils ont quand même pu bénéficier d’un bon prix grâce à un ami. Bien que la formation existe depuis « environ sept ou huit ans », Les horreurs mécaniques est leur premier album. Ils ont fait quelques démos maisons, mais rien de majeur.
Le danger d’enregistrer sur un long laps de temps est que les chansons continuent d’évoluer. La photographie sonore faite il y a six mois peut devenir très décalée à la fin du processus. « On voulait en réenregistrer quelques-unes, mais à ce moment donné, on s’est dit qu’il fallait le terminer, cela n’avait pas de sens ! » Le groupe commence déjà à zieuter vers un deuxième album. La préproduction est enclenchée. « On aura une direction plus définie et un son plus peaufiné sur le prochain album », affirme celui que l’on surnomme Dug.