Stopper la pauvreté des femmes

Sarah Khireddine, Le Monde, Montréal, mars 2010

Le 8 mars dernier avait lieu la Journée internationale de la Femme. Le Centre des Femmes d’Ici et d’Ailleurs, situé dans Villeray, en a profité pour se joindre et participer aux diverses manifestations féministes qui se déroulaient dans Montréal mais également pour organiser sa propre mobilisation ayant pour thème la pauvreté des femmes.

Afin de dénoncer les impacts de la pauvreté sur leurs conditions de vie et pour sensibiliser la population du quartier, les participantes du Centre des Femmes d’Ici et d’Ailleurs se sont jointes à l’Organisation Populaire des Droits Sociaux pour organiser une courte prestation théâtrale au métro Jean-Talon. Toutes vêtues de masques et incarnant le rôle symbolique de « miss pas d’argent », les femmes scandaient des slogans d’indignation, tel que « la pauvreté des femmes c’est assez ! »

« Le coût de la vie augmente chaque année et l’aide sociale n’est pas indexée en fonction. On constate qu’il y a de plus en plus de pauvreté chez les femmes. Et ainsi, leurs conditions de vie se dégradent de plus en plus, elles sont plus enclines à la marginalisation. C’est ce qu’on a voulu démontrer dans notre petit sketch », explique Julie Marcoux, intervenante communautaire au CFIA.

Dénonçant le fait que l’aide sociale soit insuffisante, le comité crée par le Centre des femmes et l’Organisation Populaire des Droits Sociaux revendique un revenu minimum décent qui permettrait aux femmes de sortir de la pauvreté. Avec une prestation moyenne de 713,84 $ par mois, il est difficile pour les femmes ne bénéficiant pas d’autres ressources de joindre les deux bouts.

Si cette revendication est si importante pour le CFIA, c’est qu’il a largement été prouvé que les femmes sont généralement plus pauvres que les hommes. Elles ne font en moyenne que 63 % des revenus des hommes. Il s’agit là d’un combat qui est donc loin d’être terminé.

Le comité de mobilisation revendique donc un revenu de citoyenneté, c’est-à-dire un montant d’argent versé mensuellement à tous les adultes. « En cette Journée internationale de la Femme, nous revendiquons un revenu de citoyenneté », a scandé une des participantes. Ce montant serait équivalent au seuil de pauvreté, déterminé par Statistique Canada. Pour le comité de mobilisation, il permettrait notamment d’améliorer les conditions de vie des femmes en difficulté.

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