Annie Caron et Élyse Robineault, complices volontaires des itinérantes

Josée Louise Tremblay, L’Itinéraire, Montréal, le 15 mars 2010

Émues par les propos tenus à la radio par Léonie Couture, fondatrice de l’organisme La rue des Femmes, Annie Caron et Elyse Robineault ont décidé de monter un spectacle bénéfice intitulé Complicité Volontaire avec La rue des Femmes. Peu connues du grand public, ces jeunes auteures-compositrices-interprètes ont réalisé l’exploit de faire salle comblé au Gésu !

L’image que la société a des femmes est une préoccupation majeure pour les deux compositrices. Cette image a de lourdes conséquences pour certaines femmes. Annie Caron dit être inspirée par les images de femmes fortes et assumées dans sa création. « C’est difficile de supporter l’image de la femme-objet que les sociétés nous proposent. Plusieurs femmes se perdent là-dedans. Elles ont davantage de difficultés à supporter cette image-là et plusieurs dégringolent. Plusieurs d’entre elles s’entourent de personnes qui ne sont pas vraies. C’est plus difficile de se comprendre alors, d’avoir un regard juste de soi-même et cela a des conséquences sur l’estime de soi. Personnellement, je suis influencée par des artistes comme Tori Amos ou The Cranberries. Mes chansons s’appuient sur des messages aux visions un peu idéalistes », explique Annie au sujet de sa musique.

Les jeunes trentenaires ont imaginé un spectacle présentant leurs compositions tout en faisant une bonne action pour un organisme reconnu, engagé auprès d’une clientèle démunie. Pour chaque billet de spectacle vendu 1 $ a été remis à La rue des Femmes, pour un total de 330 $. Leurs thèmes de prédilection : l’environnement, les inégalités sociales, la pauvreté et l’itinérance. Pas étonnant qu’elles veuillent ainsi redistribuer une partie de leurs recettes à des organismes communautaires. Ce spectacle sera éventuellement repris en version acoustique. « Notre spectacle a un bon concept. On peut l’adapter et s’associer à d’autres organismes pour les aider », ajoute Élyse.

Pianiste, Annie Caron a débuté la musique à l’âge de huit ans. Son parcours est académique. Étudiante à la polyvalente de Sainte-Thérése, elle a suivi une formation intensive comprenant des cours de musique tous les jours et aussi appris la guitare. « J’ai continué ma formation au Cégep Lionel-Groulx en piano classique », raconte-t-elle. Sa formation lui permet aujourd’hui de travailler comme professeure dans une école de musique. C’est par l’entremise de son travail d’enseignant qu’elle a rencontré sa complice.

Élyse a un parcours académique semblable à celui d’Annie. Il y a an, elle a téléphoné à quelques écoles de musique pour leur parler d’un de ses projets, celui d’intéresser des jeunes à aller chanter dans des maisons pour personnes âgées.

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