Le caribou forestier du secteur de Val-d’Or en danger de disparation : « Il faut agir maintenant » Action Boréale de l’Abitibi-Témiscamingue

Louise Leboeuf, Le P’tit Journal de Malartic, le 23 février 2010

Le 12 février 2010, l’Action Boréale de l’Abitibi Temiscamingue (LABAT) a réclamé un moratoire sur les coupes forestières dans l’Habitat du caribou forestier de Val-d’Or. Selon le groupe écologiste, toute nouvelle perturbation humaine dans le territoire de ce cervidé pourrait avoir des conséquences désastreuses sur cette harde déjà fragilisée.

Un an après le colloque Adik, le caribou, tenu au Pavillon des Premières Nations de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, LABAT croit que seule une stratégie drastique pourra assurer la survie de la harde de Val d’Or. À 50 bêtes, elle était considérée à risque, aujourd’hui on n’en répertorie que 25. Lors du colloque de 2009, Luc Bélisle, du ministère des Ressources Naturelles et de la Faune du Québec (MRNF) avait mentionné que cette harde était la plus menacée au Québec.

« Il est urgent de mettre en place des mesures plus drastiques afin d’éviter tout stress supplémentaire », soutient le président de LABAT, Henri Jacob. Il est à noter que le caribou est un cervidé qui réagit mal aux perturbations sur son territoire. Jonathan Leclair, technicien en écologie et administrateur de LABAT, mentionne que les camps de chasse, les travaux et les chemins forestiers importunent le troupeau.

Une des mesures urgentes selon LABAT, serait d’éviter la coupe intensive du dernier massif de résineux prévue dans le plan annuel de la compagnie forestière Domtar. « Nous sommes à l’heure des choix. Veut-on porter l’odieux de la disparition de cette harde ? », interroge Henri Jacob, en ajoutant que sur une superficie de 1 100 kilomètres carrés, seulement 434 kilomètres carrés sont déclarés aire protégée.

Marcel Paré, biologiste au MRNF, souligne qu’un caribou forestier de Val-d’Or est en voie d’être constitué. Le 18 février dernier, le MRNF a rencontré les communautés autochtones et LABAT afin d’écouter leurs revendications. Selon monsieur Paré, les interventions forestières, déjà autorisées, n’auront qu’un impact mineur sur le troupeau. Les mesures appliquées par le MRNF, depuis le colloque de 2009, demeurent au niveau de la prévention. Elles visent à permettre aux communautés autochtones de piéger le loup, principal prédateur, de poursuivre le contrôle sur le troupeau par la pose de neuf colliers émetteurs et de sensibiliser la population à ne pas abattre de caribous.

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