Mickaël Bergeron, Trait d’Union du Nord, Fermont, le 25 janvier 2010.
Malgré les manifestations, les pétitions, les requêtes de la Ville de Sept-Îles, les menaces des médecins, ce ne sera pas le gouvernement qui aura mis fin à l’aventure uranifère dans la région. C’est plutôt l’entreprise elle-même qui a jeté la serviette, sans toutefois évoquer cette pression populaire. Malgré tout, la région demande encore au gouvernement d’adopter un moratoire.
Dans un communiqué émis à la mi-décembre, l’entreprise Terra Ventures explique la fin de son exploration minière au lac Kachiwiss, près de Sept-Îles, par la conjoncture économique actuelle du marché de l’uranium. Dans son communiqué, l’entreprise ne fait aucune mention du vent de protestation qui a soufflé dans la région.
Le ministre délégué aux Mines, Serge Simard, prétend pourtant avoir mis une pression sur Terra Ventures. « Nous avons rencontré Terra Ventures et nous leur avons fait comprendre que le projet de Sept-Îles était mal parti en raison des modifications apportées à la Loi sur les mines », a-t-il raconté au Soleil. Cette déclaration est toutefois surprenante puisque ces modifications à la Loi n’ont pas encore été adoptées et n’en sont qu’au stade de projet de loi.
Mais cet abandon ne termine pas le combat pour obtenir un moratoire sur l’exploration et l’extraction d’uranium. « Ça ne nous rassure pas du tout. Nous ne voulons pas dépendre de la loi des marchés, mais plutôt des enjeux environnementaux et de santé publique qui découlent du projet », expliquait Isabelle Gingras, porte-parole des médecins démissionnaires de Sept-Îles.
« Le gouvernement se retrouve entre l’arbre et l’écorce. Québec ne peut pas dire d’arrêter les travaux de Terra Ventures sans arrêter les autres projets en cours. Mais nous avons fait pression et c’est une victoire » résumait Marc Fafard, combattant de première heure et porte-parole de Sept-Îles sans Uranium.
Après la population, la Ville et les médecins, c’est maintenant le milieu d’affaires de Sept-Îles qui demande un moratoire. Selon eux, la région n’a pas besoin de l’industrie uranifère pour se diversifier. Il leur semble que le retrait de Terra Ventures n’est pas rassurant et ils seront vigilants pour que ce projet ne reprenne pas vie.