Michel Allard, Ski-se-Dit, Val-David, janvier 2010
Le projet À part être s’inscrit dans le cadre d’une activité parascolaire libre se déroulant surtout en dehors des heures de cours et ne donnant pas lieu à une évaluation scolaire formelle. Il a été initié en 2003 par le Centre d’exposition de Val David avec la collaboration de Daniel Charest, enseignant en arts plastiques à la polyvalente Des Monts et la participation de plusieurs artistes et artisans professionnels de la région dont Bonnie Baxter, Michel Gautier, Renée Béland. Depuis, il a été en repris en 2007 et en 2009. Depuis, il a été en repris en 2007 et en 2009.
Le projet À part être consiste essentiellement à faire cheminer les adolescents pour toutes étapes d’une démarche de création depuis la conception d’une œuvre jusqu’à sa présentation accompagnée d’un texte dans le cadre d’une exposition d’une durée de 15 jours présentée au mois de mai au Centre d’exposition de Val-David. À cette occasion, un catalogue est publié.
Au cours du projet, les participants ont créé 51 œuvres dont 38 découlent de la recherche et du cheminement d’un seul adolescent tandis que 13 ont été complétées par des équipes de deux à trois adolescents. Si l’on se fie au nombre de visiteurs (une moyenne de 1 000 pour chaque exposition qui dure deux semaines), aux remarques inscrites dans le livre de commentaires des visiteurs, aux critiques et articles de collectifs et surtout au témoignage des artistes professionnels de la région, les œuvres réalisées sont d’une grande qualité et dépassent le niveau purement scolaire.
Au cours des trois expositions, 82 jeunes ont été directement impliqués dans le projet et 66 ont complété toutes les étapes depuis leur inscription jusqu’à l’exposition de leur œuvre. Une cinquantaine d’autres ont participé indirectement au projet plus particulièrement en aidant leurs amis dans la réalisation de leur œuvre ou encore en s’impliquant dans le montage de l’exposition. La première édition du projet ne comptait qu’un seul garçon sur 24, le nombre a augmenté lors des éditions subséquentes pour atteindre plus de 33 % des participants.
Selon Daniel Charest l’enseignant coordonnateur du projet, les élèves impliqués obtiennent des notes supérieures à la moyenne dans le cours d’arts plastiques, transfèrent dans d’autres disciplines leurs habiletés et les méthodes de travail acquises et manifestent un plus grand intérêt envers l’école. Par conséquent, il est permis d’affirmer que le projet À part être contribue positivement à la réussite scolaire.
D’autres données viennent confirmer que ce projet sert aussi à prévenir le décrochage scolaire. Lors des trois éditions du projet, on a recensé deux élèves qui ayant quitté l’école l’ont réintégrée afin de participer au projet. L’un d’entre eux, après avoir terminé son cours secondaire, a complété un stage dans un atelier d’artistes et a déjà eu le bonheur de présenter deux expositions solos. On estime aussi que 15 d’élèves qui avaient manifesté l’intention de quitter l’école ou avaient été étiquetés comme décrocheurs potentiels n’ont pas décroché au cours de l’année où ils ont participé au projet. Quatorze ont obtenu leur diplôme d’études secondaires et un quinzième a été inscrit dans une école regroupant des élèves éprouvant des difficultés d’apprentissage.
L’influence du projet se reflète aussi sur l’orientation professionnelle des élèves : 14 participants ont poursuivi des études dans le secteur des arts et 6 ont déjà exposé leurs œuvres. Bref, le projet À part être a contribué à l’orientation professionnelle de participants. Ces données confirment plusieurs participants s’approprient les notions de créations et de démarche artistique.