À L’Itinéraire, des jeunes trouvent leur voie

Jérôme Savary, L’Itinéraire, Montréal, 1er janvier 2010

Au-delà du magazine, L’Itinéraire permet également à des jeunes en quête d’eux-mêmes de mieux se connaître grâce à un projet vidéo unique. Pendant six mois, huit jeunes de 16 à 30 ans partagent leur énergie dans les locaux des Productions L’Itinéraire. Démarré à la mi-septembre, le projet vidéo Au-delà du regard prévoit la production d’un court-métrage incluant la participation de chacun des jeunes. Mais, c’est bien plus. « Plus ça avance, plus je vois l’utilité du projet et les conséquences positives dans nos vies », indique Houssem Yakhou, l’un des participants au projet.

Au-delà du regard s’inscrit dans le cadre du programme fédéral de préemployabilité Connexion compétences. Ici, l’apprentissage de la vidéo sous toutes ses formes n’est pas la seule expérience proposée aux jeunes. Sur place, ils rencontrent également chaque semaine deux enseignantes du Centre de ressources éducatives et pédagogiques (CREP) qui les accompagnent dans leur cheminement personnel. « Les enseignantes du CREP m’ont accroché : je vais sûrement retourner à l’école pour finir mon secondaire 5, et j’aimerais travailler ensuite en relation d’aide », confirme Frédéric Gaudet (participant).

En plus de la vidéo, les jeunes reçoivent des ateliers d’information sur le logement, l’employabilité, la toxicomanie, ou encore la connaissance de soi. « On veut que les jeunes mettent quelque chose en place pour la suite. On souhaite qu’ils poursuivent la voie qu’ils auront choisie, que ce soit par exemple un travail ou des études », résume Isabelle Gallichan, coordonatrice du projet.

Les participants viennent d’horizons différents. Avant d’atterrir dans ce projet, l’un d’eux était déménageur, une autre était « un peu perdue », et les derniers étaient en recherche d’encadrement, en dépression, en agence de travail temporaire ou sans emploi. Certains avaient connu la rue, d’autres non. « Moi, je suis surprise de constater la richesse qu’il y a autour de la table, dit Isabelle. Chacun est porteur de savoirs que j’aime faire connaître et participer et faire émerger. Ils se sentent souvent dévalorisés, mais c’est fou l’expérience qu’ils peuvent mettre à profit ».

Sur place, tout l’éventail des métiers de la vidéo est présenté aux jeunes. Montage, caméra, son, scénarisation, entrevue, jeu devant la caméra, on suit ici les mêmes étapes qu’une production professionnelle. Parallèlement au film qui s’étire sur l’ensemble du projet, chacun a déjà réalisé le portrait vidéo d’un autre participant. « Cette expérience a permis d’apprendre à parler de soi, reconnaît Houssem. C’est difficile d’aller chercher de l’aide quand tu n’arrives pas à parler de toi. »

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