La plus haute distinction pour la poète Denise Desautels

Sébastien Lacroix, L’annonceur, Pierreville, le 29 décembre 2009

Professeure en Arts et Lettres au Cégep de Sorel-Tracy de 1977 à 2002, la poète Denise Desautels a reçu la plus prestigieuse distinction remise par le gouvernement du Québec dans le domaine des lettres : Le Prix Athanase-David.

Depuis 1975, la poète Montréalaise a publié une trentaine d’ouvrages allant du récit au recueil de poésie, du livre d’artiste à la correspondance, en passant par des textes de fiction et des dramatiques pour la radio ainsi que des participations régulières à des revues littéraires, des journaux, des publications collectives, des ouvrages de références et des documents vidéo et audio.

Celle qui est considérée comme étant l’une des poètes les plus prolifiques de sa génération se définit elle-même comme une « archéologue de l’intime » et « une écrivaine de la douleur ». Sa démarche d’écriture est en effet influencée par la perte de son père, alors qu’elle était âgée à peine cinq ans, suivi d’une dizaine d’autres deuils au cours de sa jeunesse.

Autant dans La promeneuse et l’oiseau (1980), Ce fauve, le Bonheur (1998), Tombeau de Lou (2000) et Pendant la mort (2002), qui sont ses œuvres les plus marquantes, l’auteure s’efforce d’interroger les couches successives de la blessure pour en trouver l’origine et le sens. C’est dans La promeneuse et l’oiseau, qu’elle estime avoir trouvé sa voix propre, un livre d’où émane une conscience de la condition féminine et qui a placé son auteure parmi les figures emblématiques de l’écriture au féminin.

Mémoires parallèles (2004), une anthologie de son œuvre poétique, préparée par le poète Paul Chamberland (prix Athanase-David 2007), et The Night Will Be Insistent, Selected Poems : 1987-2002, un choix de poèmes traduits par Daniel Sloate, constituent deux rétrospectives de son art qui en donnent toute la mesure.

Denise Desautels, dont les textes sont notamment traduits en anglais, en espagnol et en allemand, participe régulièrement à des lectures publiques, rencontres et festival à Paris, Berlin, Barcelone, Oslo, Damas et Beyrouth, mais aussi à Trois-Rivières, Rimouski, Rouyn-Noranda et Caraquet. Elle conjugue aussi son travail d’écriture à celui d’artistes en arts visuels, et ce, depuis ses tous premiers recueils où ses poèmes côtoient des dessins de Léon Bellefleur. Cette pratique la distingue et n’est pas étrangère à la démarche artistique des Éditions du Noroît, son principal éditeur.

Depuis plus de 30 ans, elle a enrichi cette pratique et s’est fait complice d’artistes comme Francine Simonin, Betty Goodwin, Jocelyne Alloucherie, Monique Bertrand, Françoise Sullivan et Irene F. Whittome. « Aller vers le travail de quelqu’un d’autre me permet de déplacer mon imaginaire, de le secouer, et m’entraîne sur des chemins de traverse que, seule, je n’aurais peut-être pas eu audace de prendre », dit-elle.

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