Eliane Thibault, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 9 décembre 2009
Trouver des œuvres datant des années 1920 sans qu’elles aient été endisquées, voilà la chance qu’a eue Anick Lessard. Première flûte pour l’orchestre symphonique de Sherbrooke et directrice à l’école musique de l’Université de Sherbrooke, cette native de Bishopton a récemment lancé un CD, qui regroupe six œuvres du compositeur Ladislas de Rohozinski.
Célèbre compositeur de son époque, les pièces de Rohozinski se sont malheureusement perdues au fil des années. C’est grâce à son petit-fils, Olivier, si Anick Lessard a pu mettre la main dessus. « J’ai l’impression qu’il était un homme modeste et qu’il avait de la difficulté à se vendre. Le résultat est que ses œuvres ont été très jouées à une certaine époque, mais qu’elles sont tombées dans l’oubli », raconte la flûtiste. Lors d’un grand ménage effectué chez sa grand-mère qui habite Sherbrooke, Olivier de Rohozinski a retrouvé des partitions jadis écrites par son défunt grand-père. En voyant ce trésor, il a décidé de le confier à la bibliothèque de l’école de musique de l’UdeS. Au même moment, Anick Lessard cherchait un sujet sur lequel elle pourrait appliquer un fonds de démarrage, fraîchement offert par l’université. « Ça m’était offert comme ça, sur un plateau d’argent. Je ne pouvais passer à côté », commente-t-elle en ajoutant à la blague qu’elle doit avoir un bon karma.
Sur les six pièces qui composent l’album, cinq d’entre elles sont inédites. Bien sûr, on y retrouve de superbes partitions pour flûte traversière, mais une place pour les autres instruments d’harmonie y est faite. La harpe et le piano s’ajoutent également aux œuvres.
« Il y a un aspect lyrique que les flûtistes n’ont pas souvent la chance d’exploiter. La flûte nous permet de jouer rapidement et la plupart du temps, c’est ce qui revient dans les partitions. Avec les œuvres de Rohozinski, on peut apprécier et prendre le temps de jouer chaque note », mentionne Anick Lessard.
Bien que les pièces aient été enregistrées en 2007, ce n’est que maintenant qu’Anick Lessard peut procéder au lancement. Alors qu’elle a eu beaucoup de difficulté à trouver un distributeur, c’est finalement la compagnie américaine CD Baby qui s’occupera de la vente. Pour l’instant, 500 exemplaires ont été produits, mais la flûtiste compte également sur le téléchargement via Internet pour augmenter ses ventes. « C’est certain que c, est un répertoire spécialisé. Au Québec, dans le domaine de la musique classique, la vente de 500 exemplaires équivaut à un Best Seller », explique-t-elle.