Les édifices du centre-ville sous surveillance

Roxane Gibeau, Échos Montréal, août 2009

Le 16 juillet dernier, une dalle de béton de plus de 200 kg s’est détachée de l’hôtel Résidence Inn Marriott, au centre-ville de Montréal, tuant une dame qui mangeait sur une terrasse. Événement tragique qui relance le débat sur la sécurité des bâtiments à Montréal.

« Je ne crois pas que l’incident au centre-ville ait fait peur au public, soutient Marjolaine Veillette, porte-parole à la Régie du bâtiment du Québec. C’était un événement isolé et je pense que les gens sont simplement plus conscientisés quant à la sécurité des bâtiments aujourd’hui. »

Depuis les années 2000, la Régie du Bâtiment a révisé ses méthodes d’inspection. Plutôt que de contrôler tous les édifices, elle fait des inspections aléatoires dans certains types de bâtiment. « L’année dernière, on a visité des édifices nouvellement construits » explique Marjolaine Veillette. « Cette année, on va visiter des Centres pour personnes âgées. Il serait impossible pour nous d’inspecter tous les bâtiments du Québec, alors on choisit une catégorie par année. » La Régie se déplace aussi en cas de plainte et prend, quant à elle, les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du public.

Marjolaine Veillette rappelle également qu’il est de la responsabilité des propriétaires de veiller à l’entretien de leur bâtiment. « Le propriétaire se doit d’entretenir l’édifice pour qu’il soit sécuritaire, souligne la porte-parole. Il y a des lois sur la responsabilité des propriétaires de bâtiment et ils se doivent de respecter les normes ».

Depuis l’incident de juillet dernier, la Régie n’a pas changé ses méthodes d’inspection, mais compte suivre les recommandations du coroner. « Évidemment, on se demande si on aurait pu éviter cette tragédie, avoue Marjolaine Veillette. Mais nous attendons les rapports des experts, puis du coroner.  Il est évident que nous allons suivre les recommandations. »

La Régie a pour mission d’assurer la qualité des constructions, mais aussi la sécurité des citoyens, soutient Paul de Bellefeuille, le vice-président du Syndicat de la fonction publique.  En n’inspectant plus les édifices comme avant, elle faillit à son devoir. Pour le Syndicat, l’accident de l’hôtel Marriott démontre à quel point les nouvelles techniques de la Régie du bâtiment sont inefficaces. « Cela faisait neuf ans que l’hôtel n’avait pas été inspecté. C’est difficile de relier directement cet incident avec la diminution des inspecteurs, mais nous croyons que ça a quelque chose à voir. La Régie a diminué le nombre d’inspection de 76 %. Le Syndicat considère que les inspecteurs devraient être sur le terrain plutôt qu’au téléphone à répondre à des plaintes. »

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