Garder le pont Shaw fermé, un combat d’arrière-garde

Marc-André Morin, Le Journal de Prévost, le 16 juillet 2009

Dans une communication adressée à la ville de Prévost le 7 juillet dernier, la direction des Laurentides Lanaudière du Ministère des Transports annonçait son intention de réparer le pont Shaw en vue de le remettre à son état original.

Il est fort probable que le front uni présenté par les citoyens et la Ville ne soit pas étranger à ce revirement spectaculaire. Vouloir remettre en question cette idée équivaut à prononcer la mort clinique de l’ancien Prévost, qui en plus d’avoir été coupé en deux par une autoroute à laquelle manque une entrée et une sortie pour donner accès aux résidants, se retrouverait de façon permanente isolé par la rivière. Comme on a vu en fin de semaine, avec la fermeture de la 14, le pont de la 117 ne suffisait pas à soutenir le trafic et il était devenu impossible de sortir du Vieux Prévost.

Les opposants à la réouverture du pont Shaw, qui avaient d’abord fait leur cheval de bataille de la réouverture du pont, me font penser à l’arrière-garde de l’armée de Napoléon battant en retraite, les fantassins affamés et morts de froid se battaient avec les officiers pour manger les chevaux, permettant aux Russes de les rattraper plus facilement et de les massacrer, ils mangeaient leur cheval de bataille. Remettre le pont dans son état original est techniquement la meilleure solution. À l’origine le pont était muni d’un tablier en treillis métallique comme celui du pont Victoria, ceci permettait à la structure de se nettoyer par la pluie. La dalle de béton ajoutée dans les années soixante-dix a permis au sel et aux abrasifs de s’accumuler sur les éléments de la structure qui relient le tablier du pont.

L’idée de conserver le pont Shaw dans son état actuel, pour un usage restreint, équivaut à signer son arrêt de mort. Qui aime se promener pour rien ? Il y avait environ quatre-vingt-huit passages par jour sur le pont Shaw, le détour est de 1,9 km, donc 3,8 km à 35 cent du km, ça fait quand même 33 750 $ par année. En plus c’est dangereux et ça pollue.

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