L’Hôpital Charles-LeMoyne dans de beaux draps

Maurice Giroux, Point Sud, Longueuil, le 17 juin 2009

Sans doute pressée d’offrir à son personnel un nouveau stationment incitatif, la direction de l’Hôpital Charles-LeMoyne aurait enfreint la Loi sur la qualité de l’environnement du Québec en faisant aménager le mois dernier un terrain loué dont le sous-sol serait, selon une analyse préliminaire, fortement contaminé aux hydrocarbures.

Les travaux ont été entrepris et complétés la semaine dernière à l’insu du ministère du Développement Durable, de l’Environnement et des Parcs, bureau de Longueuil. Informé de la situation par Point Sud, le MDDEP fait présentement l’analyse d’une étude environnementale Phase 1 réalisée sur ce terrain en octobre 2007. Ce terrain, qui appartient à une compagnie, est situé au 2040 de la rue Saint-Georges dans le secteur LeMoyne, aujourd’hui annexé à Longueuil. Cette étude préliminaire, commandée par le propriétaire du terrain, a été réalisée par DESSAU. Elle recommandait de procéder à une étude de phase II afin de pouvoir déterminer l’étendue et la gravité de la contamination, ce qui n’a pas été fait.

Outre le volet environnemental, tout indique que la ville de Longueuil était au courant du dossier, d’autant plus qu’une dérogation mineure était nécessaire pour utiliser le terrain loué à des fins de stationnement et qu’aucun permis n’a été demandé ni accordé avant d’effectuer les travaux.

Pour compléter le dossier, Point Sud a appris que deux mises en demeure avaient été logées, la première le 19 mars 2009 à l’endroit du directeur des Services techniques de l’hôpital, M. Gilles Brosseau, et la seconde le 14 mai au directeur général M. Yvan Gendron, avec copie au domicile du président du conseil d’administration M. Marc Duclos. Au moment d’aller sous presse, le Conseil d’administration de l’hôpital n’avait pas encore été tenu au courant de toute cette affaire.

Les mises en demeure ont été signifiées par un entrepreneur en excavation qui avait entrepris des démarches auprès de la Direction des services techniques de l’hôpital d’une part, et du propriétaire du terrain d’autre part, afin de procéder à la décontamination, de l’aménagement et de l’achat du terrain en question. Selon cet entrepreneur, une entente de principe verbale avait été conclue pour la location à long terme du terrain décontaminé et aménagé en stationnement incitatif.

L’entrepreneur menace de poursuivre l’hôpital pour bris de contrat, dommages et intérêts, parce que la Direction de l’hôpital a décidé finalement de mettre fin à cette relation d’affaires pour s’adresser au propriétaire du terrain.

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