Mickaël Bergeron, Le Trait d’union du Nord, Fermont, le 23 février 2009
La communauté d’Uashat-Maliotenam demande au gouvernement québécois d’inclure le tracé des lignes de transport qui accompagneraient la construction de la centrale hydroélectrique La Romaine. De son côté, Hydro-Québec sépare, dans ses études, la construction de la centrale et le tracé des lignes de transport.
Selon le chef de bande, Georges-Ernest Grégoire, il est inconcevable de séparer ces deux éléments qui sont indissociables. Il soutient que le projet doit être négocié dans son ensemble. Le temps presse pour la communauté puisque le Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE) doit se prononcer d’ici la fin du mois sur le projet et que ceci n’inclut pas le tracé des lignes de transport.
« Le dédoublement du processus d’évaluation environnementale quant aux centrales hydroélectriques et aux lignes de transport est en soi incohérent, arbitraire, illégal et irrespectueux des principes d’une saine évaluation environnementale », déclare le Chef dans une lettre expédiée aux premiers ministres du Québec et du Canada.
Si les instances refusent d’accéder à cette requête, le Conseil de bande avoue qu’il songe à demander une injonction, voire bloquer les lieux. Ils feront tout ce qu’ils pourront pour se faire entendre auprès du gouvernement. Une alliance stratégique est déjà sur pied pour occuper les lieux. Cette alliance inclut les communautés de Mingan, Betsiamites et Schefferville. Tous utilisent le territoire traversé par le tracé choisi par Hydro-Québec pour ces lignes de transport.
Pour le maire de Havre-Saint-Pierre, Pierre Cormier, cette sortie du conseil de bande divise la population. « Ce n’est pas de la négociation, c’est de la confrontation. Ça mine le climat social de la Minganie et de Sept-Îles », a-t-il déclaré. Selon lui, la grogne monte dans la population et ce ne sont pas tous les Autochtones qui sont du même avis, ajoutant « que la bisbille peut pogner ».