Louise Leboeuf, Le P’tit journal de Malartic, le 24 février 2009
Noir Canada : pillage, corruption et criminalité en Afrique est un livre choc qui recense les comportements des entreprises canadiennes à l’extérieur du pays. Messieurs Deneault et William ont parcouru Malartic. Ils ont vite fait des analogies avec le développement minier canadien en Afrique.
Avant même sa sortie, le livre Noir Canada, sous les éditions ÉcoSociété avait reçu une mise en demeure les menaçant d’un slapp (une poursuite baillon) par la compagnie Barrick Gold. Les auteurs du livre assurent s’appuyer sur des sources crédibles, dont les experts mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que plusieurs organisations non gouvernementales, dont Human Rights Watch et Amnistie internationale. Le livre relate des faits de déversements toxiques dans les cours d’eau et de corruption politique.
Les auteurs étaient de passage en région pour une conférence le 5 février dernier à Rouyn-Noranda. Ils ont par la suite fait une escale à Malartic pour prendre connaissance du développement du projet de mine à ciel ouvert de la Corporation minière Osisko. « Depuis les derniers 36 heures, nous faisons certaines analogies entre le développement minier en Abitibi et celui en Afrique. Il est urgent pour les Abitibiens qu’ait lieu un réel débat public, afin que la population se positionne concernant les exploitations de mines à ciel ouvert qui sont hautement plus polluantes et qui peuvent engendrer des problèmes graves de santé comme ceux connus de la mine Sadiola », exprime monsieur Deneault. Selon lui, l’exploitation d’un gisement à haut tonnage et faible teneur n’est pas un modèle de développement durable à suivre.
D’après le directeur général de l’Association de l’exploration minière du Québec, monsieur Jean-Pierre Thomassin, les auteurs tirent des conclusions farfelues à partir de documents sérieux. Considérant la poursuite en cours par Barrick, monsieur Thomassin s’abstient de donner d’autres commentaires.