Le portrait des artisans de la presse écrite communautaire

En novembre dernier, le bureau de recherche de la firme Advanis Jolicoeur a procédé, pour le compte de l’Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ), à une étude dont l’objectif vise à mieux connaître les artisans (bénévoles et salariés) de la presse écrite communautaire. Une partie de l’étude s’adresse également aux annonceurs des journaux communautaires. Les résultats permettront à l’AMECQ de déceler les enjeux particuliers des journaux communautaires afin d’y effectuer un suivi. Cette étude a été financée par le ministère du Patrimoine canadien. Nous vous en présentons ici les grandes lignes.

 

Le profil des répondants

Le sondage a été mené dans 14 régions administratives du Québec. Mentionnons que 20 % des répondants proviennent de l’Estrie, ce qui est normal, car il s’agit de la région où il y a un plus grand nombre de médias écrits communautaires. Viennent ensuite les régions de Chaudière-Appalaches avec 14 %, des Laurentides 12 %; de l’Abitibi-Témiscamingue et de la région de la Capitale-National avec 10 % chacune.

La majorité des répondants ont entre 55 et 74 ans (69 %). Chez les salariés, la tranche d’âge la plus fréquente est celle des 55 à 64 ans (47 %), tandis que, chez les bénévoles, la tranche d’âge la plus fréquente est celle des 65 à 74 ans (40 %). Cinquante-six pour cent sont des femmes et 44 %, des hommes. Soixante-sept pour cent sont mariés ou conjoints de fait, 22 % sont célibataires, séparés ou divorcés et 6 % sont veufs ou veuves. Soixante-dix pour cent des répondants ont des enfants.

Nous remarquons que le niveau de scolarité des artisans de la presse écrite communautaire est plutôt élevé : 39 % des répondants possèdent un baccalauréat; 22 %, une maîtrise et 1 %, un doctorat. Pour 25 % des répondants, la dernière année de scolarité a été effectuée au niveau collégial. La langue maternelle des répondants est à 96 % le français; 2 %, l’anglais; 3 %, d’autres langues.

La catégorie de revenu total (avant impôt) qui rassemble le plus grand nombre de personnes est celle des 20 000 $ à 39 999 $ avec 26 % des réponses. Parmi les répondants, les salariés ont tendance à avoir un revenu légèrement plus élevé que les bénévoles dans l’exercice de leur emploi régulier. Par exemple, la catégorie la plus fréquente chez les salariés est celle des 40 000 $ à 59 999 $ (29 %), alors que pour les bénévoles, la catégorie la plus fréquente correspond à un revenu allant de 20 000$ à 39 999$ (28 %).

Parmi les bénévoles, nous remarquons que 46 % d’entre eux sont retraités. Les employés à temps plein représentent 23 %, alors que les travailleurs autonomes sont présents dans une proportion de 17 %. La proportion de répondants dans une autre situation d’emploi (étudiant, sans emploi, employé à temps partiel) totalise 12 % des répondants.

Temps consacré au bénévolat

En ce qui concerne le nombre d’années consacrées au bénévolat au cours d’une vie, nous remarquons que 42 % de l’ensemble des répondants ont fait du bénévolat pendant 21 ans ou plus au cours de leur vie, alors qu’une majorité (54 %) a effectué plus de 16 ans de bénévolat.

Les années d’expérience bénévoles des répondants diminuent lorsqu’on leur demande quelle est leur expérience de bénévolat dans un ou des médias communautaires. Une majorité de répondants (57 %) a moins de 10 ans d’expérience dans ce domaine et 30 % des répondants ont de 1à 5 années d’expérience.

D’un point de vue mensuel, 38 % des répondants consacrent de 1 à 10 heures par mois au bénévolat, alors que 29 % d’entre eux y consacrent de 11 à 20 heures. Ainsi, un total de 67 % des répondants effectuent moins de 21 heures de bénévolat par mois.

Nous avons, de plus, constaté que les artisans de la presse écrite communautaire faisaient également du bénévolat au sein d’autres organismes que les médias écrits communautaires. En général, 72 % des répondants consacrent moins de 20 heures de bénévolat par mois à d’autres organismes.

Motivations et avantages de la pratique du bénévolat

Pour ce qui est des éléments déclencheurs ayant incité les répondants à consacrer bénévolement de leur temps à un média écrit communautaire, nous remarquons que, parmi l’ensemble des répondants, 40 % le font pour réaliser un projet social de transmission de l’information locale et régionale, alors que 38 % le font par plaisir ou par intérêt. Les principales tâches effectuées dans un média écrit communautaire par des bénévoles sont, d’abord, la rédaction d’articles; ensuite, la participation, à titre de membre, au conseil d’administration.

Les raisons principales amenant les répondants à poursuivre leur action bénévole dans un média communautaire sont en grande majorité (82 %) motivées par le fait de contribuer à la communauté, tandis que 67 % apprécient le fait de mettre à profit leurs compétences et leur expérience. Plusieurs répondants sont aussi motivés par le fait d’être touchés personnellement par la cause que soutient le média écrit communautaire en question (46 %) et par l’opportunité de rencontrer des gens (31 %).

Pour les répondants, le travail dans un média écrit communautaire leur a permis d’accroître leurs compétences. En effet, 80 % d’entre eux jugent que leur travail a « Très » ou « Assez » contribué à leurs compétences. Seulement 10 % jugent que leur travail les a « Très » ou « Assez » mis en contact avec des employeurs potentiels, alors que 8 % considèrent que leur action bénévole leur a permis d’obtenir des contrats ou des piges supplémentaires.

 

Les Employés

Pour ce qui est des personnes ayant affirmé être employées par un média écrit communautaire, elles sont employées à temps plein dans 32 % des cas et employées à temps partiel dans la même proportion. Les contractuels représentent 11 % des répondants étant des employés, les pigistes sont représentés dans une proportion de 7 %, et 18 % des répondants ont un autre statut d’emploi.

Le type de travail effectué par des salariés se répartit principalement de la manière suivante : 39 % à la direction ou à la coordination, 33 % comme journalistes, 6 % comme chroniqueur; 22 % sont des représentants publicitaires, des correcteurs-trices ou des infographistes.

Les répondants étant employés au sein d’un média communautaire travaillent de 1 à 10  heures par semaine dans une proportion de 38 %, et de 31 à 40 heures par semaine dans une proportion de 21 %. Les salariés travaillent plus de 20 heures par semaine dans 61 % des cas,

 

L’utilisation des médias écrits communautaires pour la publicité

En terminant, voici la perception qu’ont les annonceurs à l’égard des médias écrits communautaires et de leur utilisation pour de la publicité. La grande majorité des annonceurs considère qu’il est important d’encourager les médias écrits communautaires. En effet, ce sentiment est partagé par 89 % des répondants à cette question.

La fréquence à laquelle les commerçants publient des annonces dans les médias communautaires varie : 28 % le font à chaque édition, 39 % disent le faire de temps à autre et 33 % le font pour des messages spécifiques seulement.

Pour les annonceurs, le meilleur média de faire de la publicité est Internet et les médias sociaux. Triste constat : cet élément est choisi par plus de la moitié (56 %) des répondants. Les annonces dans les médias écrits communautaires sont considérées par 28 % des répondants comme étant le meilleur moyen pouvant être utilisé pour faire de la publicité, alors que les annonces dans les hebdos régionaux ou quotidiens ainsi que l’affichage sont choisis par 6 % des répondants.

Vous pouvez consulter le rapport de recherche sur le site de l’AMECQ  https://amecq.ca/wp-content/uploads/2020/02/portrait-presse-communautaire-rapport.pdf