Entretien du 5e Rang prĂšs du chemin Aukland.

Ralentissez avant la courbe

Article original 📰

Scott Stevenson, Le Haut-Saint-François, janvier 2025

Nous prenons nos chemins à cƓur dans le Haut-Saint-François.

Avec raison : il faut les aimer pour vivre dans une rĂ©gion parfois isolĂ©e, dans des paysages de fermes et de forĂȘts plutĂŽt que de villages et voisins. Il faut souvent conduire une quinzaine de minutes pour acheter une pinte de lait, sans parler du trajet au boulot pour ceux qui ne passent pas une bonne partie de leur journĂ©e sur un tracteur.

Le sujet de nos chemins et de la conduite a attiré de loin le plus de lecteurs à notre journal sur internet ces derniers mois. Notre couverture des ronds-points et des changements à venir sur la route 112 en septembre a eu environ 7500 consultations, un accident de moto en août 4700 consultations et un accident de voiture à Saint-Matthias en novembre 6600 lecteurs.

Lors d’une rencontre avec l’équipe du journal cet automne, le dĂ©putĂ© François Jacques Ă©tait capable, sans hĂ©sitation, de nous dire que 17 000 vĂ©hicules passent par la 112 dans notre rĂ©gion par jour.

Sur les autres chemins du Haut-Saint-François, on n’est peut-ĂȘtre pas aussi nombreux, mais le trafic a augmentĂ© de façon trĂšs remarquable dans les derniĂšres annĂ©es, surtout pendant les heures de pointe.

On utilise beaucoup nos chemins, on les connaĂźt bien et on a un grand intĂ©rĂȘt concernant leur Ă©tat. D’ailleurs, j’ai presque organisĂ© une cĂ©lĂ©bration nationale quand la route 257 a Ă©tĂ© recouverte entre La Patrie et Scotstown, il y a quelques annĂ©es. Maintenant, je ferai peut-ĂȘtre la mĂȘme quand le chemin Mitchell juste Ă  l’est de Huntingville sera refait, ainsi que certains bouts de la 212 entre Cookshire et Island Brook.

Mais, selon mon expĂ©rience, nos chemins du Haut-Saint-François sont gĂ©nĂ©ralement bien entretenus. Je demeure dans un cul-de-sac Ă  Newport avec seulement cinq autres rĂ©sidences Ă  temps plein, mais notre chemin de terre est presque religieusement dĂ©neigĂ©, grattĂ© et/ou sablĂ© Ă  4 h 30 chaque matin, au moins. Lors de mon tour de la rĂ©gion pour la distribution du journal pendant la grĂšve, j’étais toujours accueilli par des chemins bien entretenus, que ce soit la 253 vers Saint-Malo, la 210 et sa « cĂŽte Ă  Chabot » Ă  Chartierville ou la 214 entre Scotstown et Bury.

Ironiquement, aprĂšs avoir commencĂ© Ă  Ă©crire cette lettre, j’ai fait une sortie, ou demi-sortie, de route de la 212 avant NoĂ«l. C’était la journĂ©e oĂč la pluie devenait de plus en plus en neige, surtout en montant de Sherbrooke Ă  mon chez moi Ă  Island Brook. J’ai commis l’erreur que mon pĂšre m’avait enseignĂ© Ă  ne pas faire, il y a dĂ©jĂ  42 ans.

Je calcule que dans toutes ces annĂ©es de conduite, je dois avoir couvert au moins 1,26 millions de kilomĂštres, et le pire que j’ai vĂ©cu est deux demi-sorties de route; aucune rĂ©clamation d’assurance Ă  part de la grĂȘle Ă  Mont St-Hilaire il y a 20 ans et un chevreuil qui a rentrĂ© dans ma voiture, aussi avant NoĂ«l, au lieu de l’inverse.

Les quelques fois que j’ai perdu le contrĂŽle Ă©taient presque toujours pour la mĂȘme raison : j’ai ralenti dans la courbe au lieu d’avant. Ce que mon pĂšre essayait de m’apprendre, et que le prof de moto a aussi fait plus tard, c’est que le vĂ©hicule veut aller tout droit dans une courbe. En freinant ou mĂȘme simplement en laissant aller l’accĂ©lĂ©rateur, le vĂ©hicule suit moins bien la direction Ă  gauche ou Ă  droite qu’on essaie d’appliquer, surtout en freinant activement.

Dans mon cas en dĂ©cembre, entre Cookshire et Island Brook, en relĂąchant la pĂ©dale en pleine courbe, mes roues arriĂšre cherchaient Ă  aller tout droit, par en avant
 et j’ai perdu le contrĂŽle. La petite Yaris a patinĂ© Ă  droite, ensuite Ă  gauche, peut-ĂȘtre mĂȘme en pleine pirouette, et finalement on s’est trouvĂ© avec les roues arriĂšre dans le petit fossĂ© et celles d’avant toujours sur l’accotement.

Ça dĂ©montre comment on peut toujours apprendre, mĂȘme aprĂšs beaucoup d’annĂ©es et de kilomĂštres de conduite et mĂȘme sur des chemins bien entretenus.

(N’est-ce pas aussi symbolique pour la vie, ça, ralentir avant, plutît que dans la courbe ?)

Merci Ă  tout ce monde qui s’occupe de nos chemins dans le Haut-Saint-François, et bonne annĂ©e Ă  vous tous et toutes, lecteurs et annonceurs! C’est un grand plaisir et privilĂšge pour nous au journal de vous servir, avec nos informations, notre contenu et l’espace qu’on vous fournit pour vos messages publicitaires.